août 2010:

Conte moral adapté d'Ibsen dont la thématique essentielle porte sur le jugement de la société sur les individus, obsession de Douglas Sirk. Encore à l'UFA, encore Detlev Sierck, le jeune cinéaste s'active à démontrer l'injustice, la lourdeur et la fausseté de ces jugements, souvent hâtifs et erronés. Un notable, armateur dans un port de pêche a bâti sa fortune et sa renommée sur des mensonges, sur la rumeur, les on-dits. Quand son beau-frère, parti 20 ans plus tôt, revient au port, son monde factice se désarticule. Ses dernières gesticulations pathétiques finissent de tout faire écrouler. Sirk appuie son regard moraliste avec le concours d'une nature tempétueuse et donc rédemptrice.

Le film est intéressant mais sans surprise. Après avoir vu "La fille des marais", je crains que, décidément, les débuts du cinéaste n'emportent pas mon adhésion.

Les comédiens ne sont pas mauvais. Le gras Heinrich George est même parfois excellent.

Certains plans sont mêmes beaux, d'une belle gravité mais finalement le film déroule gentiment le récit vers une propos édifiant et presque simpliste. On sent que Sirk essaie à un moment de comprendre son personnage, de lui donner une densité mais le retournement final un peu trop grossier me fait plus sourire qu'autre chose.

On s'amusera également avec la vision allemande des "cow-boys". Leur accoutrement m'a fait penser à "Tintin en Amérique". Ah, toute une époque! Irrésistible entre-deux-guerres!
Alligator
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le 14 avr. 2013

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