"Oh, I, uh, thought you were, uh, like a shorter guy or... I don't know what I thought."

Tout ce temps passé depuis le visionnage du remake réalisé par Tony Scott en 2009 avait fait grandir en moi l'idée d'un film original presque proche du chef-d'œuvre, conforté en ce sens par la quasi-unanimité des retours positifs. "The Taking of Pelham One Two Three" n'est pas du tout un mauvais film, il est clairement très au-dessus de sa version revue avec Denzel Washington et John Travolta (le contraire aurait été à la fois difficile et improbable), mais ce n'est cependant pas un excellent film à la hauteur des attentes.


On reconnaît assez vite l'ambiance du cinéma américain de la décennie 1970s : la mise en scène est très sobre, pas d’esbroufe dans l'ensemble, l'action est au cordeau, pas de fioriture. J'aime bien la façon qu'a Joseph Sargent de ne pas présenter les 4 malfrats, leurs agissements sont totalement décontextualisés et on ne saura jamais rien de plus que ce qui se passe dans l'espace d'une prise d'otage opérée sur une rame de métro à New York.


Un point noir du film à mes yeux porte sur la résolution de la situation : on attend tous de voir comment ils vont bien pouvoir se sortir de cette situation incroyable, des gens enfermés dans des tunnels souterrains qui demandent une rançon, il paraît impossible de s'en sortir, et le flic en joue d'ailleurs pas mal lors des échanges avec le chef des preneurs d'otage. Mais à la fin, c'est un non-événement total, on voit juste Martin Balsam sortir par une grille dans la rue et hop, il rentre chez lui tranquillement. On a du mal à digérer un morceau de cette taille...


Dommage car la sobriété de l'ensemble conduit l'affrontement entre le vilain Robert Shaw et le débonnaire Walter Matthau à exhiber des caractéristiques intéressantes, un mélange de sérieux et de décontracté avec des effusions des deux côtés. On retrouve en outre le New York crado de ces années-là, avec en toile de fond une société misogyne et raciste (j'ai eu un peu de mal à voir quelles étaient les intentions s'il y en avait), et le recours aux couleurs pour le nom des bandits est de manière évidente la source d'inspiration de Tarantino pour son "Reservoir Dogs". Le film joue au final sur une ambiance simple et crédible, où chaque partie tâtonne, avec des personnages réalistes. Le final est assez drôle, avec l'éternuement suivi d'un "gesundheit" en référence à une autre scène. Je regrette par contre la photo extrêmement terne.

Morrinson
5

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le 3 juil. 2023

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Morrinson

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