Smells like keen spirit.
Don Siegel poursuit l’aventure avec Eastwood en lui proposant de nouvelles terres de conquêtes, délaissant le western au profit d’un récit historique et psychologique. A l’abris supposé de...
le 9 déc. 2014
67 j'aime
7
J'ai toujours aimé ce film, je le revois dix ans plus tard et avec plus de recul (je l'ai vu au départ à 17 ans). Le postulat de départ est intéressant: un homme, (soldat nordiste) seul,au milieu de femmes. L'histoire se déroulant dans un pensionnat de jeunes filles durant la guerre de sécession.
On a ici donc une dizaine de femmes de tous âges, vivant sans hommes, avec leurs névroses: la plus jeune est encore innocente, la plus âgée (autour de 50 ans), acariâtre et méfiante.
L'homme ici est incarné comme un objet de désir de ces femmes seules. Joué par le très séduisant Clint eastwood (qui avait alors déjà 40 ans!), il est évident que son allure importe puisqu'il est rapidement convoité par toutes les femmes de la maison,ou presque. La vieille directrice, qui mène le pensionnat sévèrement,
et qui avait une relation incestueuse avec feu son frère,
la jeune Joan, aguicheuse et jolie, l'institutrice de 22 ans, plus raisonnable et visiblement vierge, et même la plus petite qui a 12 ans.
qu'il a d'ailleurs embrassé en premier (osé pour les années 70)
Le personnage de Eastwood est à la fois pitoyable et haïssable.
Il flirt avec toutes les filles en leur promettant l'amour, et comme elles sont innocentes et assez crédules, cela lui permet de les mener en bateau.
Il se montre ensuite encore plus désagréable, tente de contrôler chacune des filles, n'hésite pas à mentir pour se faire bien voir (alors qu'il est montré dans les flash back que c'est un homme violent, qui détruit la forêt,fusille les hommes et brûle les champs,tout cela avec joie) .
Lorsque les filles décident d'en finir avec lui suite à une blessure qui a mal tourné et l'a rendu presque fou, le film est assez misogyne, montrant encore une fois les femmes comme des empoisonneuse perfides et calculatrices, tout cela sous la coupe de la directrice, une femme froide, raisonnée et rancunière. ( à qui il n'a pas hésite à faire la cour pour la flatter) surtout en mettant tout sur le dos de la plus jeune (elles l'encouragent à empoisonner le yankee pour ne pas porter le chapeau!) Cependant quand on voit le dîner final, apothéose de la rancune, on ne peut s'empêcher d'avoir plus de sympathie pour le nordiste (qui se repend du mal qu'il a pu faire, tente de faire amende honorable, et qui a eu la jambe coupée) que pour les femmes engluées dans leurs désirs bas (sauf l'institutrice) qui ont décidé de le tuer par vengeance pure (le vrai cerveau étant surtout la directrice, jalouse et désaxée) ou par caprice d'enfant (la petite étant entraînée malgré elle, à la fois par son adoration ancienne et incontrôlée du caporal, découlant d'ailleurs des agissements pervers de ce dernier, et par l'obéissance à la directrice, ainsi que la rancoeur qu'elle a contre le yankee qui a balancé sa tortue...)
L'homme ici placé au centre de l'attention de toutes ces femmes (à l'exception de deux jeunes filles qui refusent de garder ici un ennemi et ne succombent pas à son "charme viril") donne un huis clos malsain et parfois choquant (pour l'époque), avec divers sujets abordés en filigrane (la pédophilie, le racisme, le viol...), et laisse un arrière-goût de vice, de profond désarroi et de tentative de paix avortée.
Les proies ici,c'est donc tout le monde. Les femmes, proies de leur désir mélangé de haine et de méfiance, et le soldat, proie de ces femmes elles-mêmes chassées par lui.
Je n'ai pas vu encore la version de 2017, mais je doute qu'elle puisse restituer cette ambiance pesante du Sud des états-unis, avec ce côté puritain, ces fantasmes inavoués et ce fond de tensions liées à la guerre.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les films avec les meilleurs méchants, des films mythiques selon moi, si vous ne deviez voir que 10 films, mythiques et Mystérieux
Créée
le 3 nov. 2014
Modifiée
le 19 sept. 2025
Critique lue 706 fois
1 j'aime
Don Siegel poursuit l’aventure avec Eastwood en lui proposant de nouvelles terres de conquêtes, délaissant le western au profit d’un récit historique et psychologique. A l’abris supposé de...
le 9 déc. 2014
67 j'aime
7
Largement réévalué depuis son échec commercial et critique initial, grosse plus-value et petite diffusion, culte bien ancré, ambiance lourde assurée, les attentes sont donc forcément hautes...
Par
le 22 janv. 2015
59 j'aime
21
C'est en pleine guerre de sécession que Don Siegel nous envoie avec Les Proies en 1971, récit narrant les péripéties d'un soldat nordiste blessé à la jambe dans un pensionnat sudiste pour jeunes...
le 6 juin 2017
36 j'aime
13
Une fois encore,Clint Eastwood a réussi son film et nous prouve qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un gros budget pour réaliser un bon film (si on a le talent!)En effet un film peut avoir un petit...
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le 15 juil. 2020
4 j'aime
Bon,okay,je ne détèste pas ce dragon.Mais quand même,c'est lui qui fout Merlin dans toute cette galère (et la destinée,la prophétie,il faut faire cela,ne pas faire ceci...)Il est très pesant,ce...
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le 28 mai 2017
3 j'aime
1
Alors le sujet est légèrement WTF mais on finit par s'y faire.Bon bha voilà,un film banal sur les enchantements,comme il y en a tant,pensez a blanche neige et le chasseur,witch hunter,alice in...
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le 13 nov. 2013
3 j'aime