Le jeu des familles
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le 10 août 2017
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David Cronenberg est un des rares réalisateurs à avoir passé quarante pleines années derrière une caméra sans perdre en chemin son regard. Il n'est pas difficile de le ranger aux cotés de Martin Scorsese, Clint Eastwood, Brian de Palma, voir même Woody Allen ou, malgré quelques loupés, William Friedkin. Avec David Lynch, le Canadien semble d'ailleurs être le dernier artiste encore en course à mêler avec brio tous les thèmes obsessionnels et ambigus qui lui sont chers. Alors, si LES PROMESSES DE L'OMBRE lorgne vers le film de gangsters comme le fît "History of Violence" (avec lequel il forme un diptyque naturel et totalement torturé), il est bien loin d'être sous son apparence classique et conventionnelle un film sur la mafia russe.
Tout n'est qu'illusion. Sous ses airs de produit hollywoodien, de folklore des pays de l'Est poussé à l'extrême et son final pour ménagères, LES PROMESSES DE L'OMBRE est avant tout un long métrage sur le bien et le mal, avec encore une fois chez le metteur en scène des personnages doubles : Naomi Watts est une femme enfant qui s'engouffre dans son passé et entre dans le monde des adultes, Viggo Mortensen se transforme pour être un autre et Vincent Cassel est un homosexuel refoulé. Le rôle de Armin Mueller-Stahl aussi, bien sûr, est double, comme les prostitués ou les personnages secondaires ne sont pas ceux qu'ils sont où ceux qu'ils voudraient être.
David Cronenberg nous présente encore deux mondes où les protagonistes ne sont pas loin d'être ceux de "Faux Semblants", encore et toujours en totale mutation. Dans toutes ses oeuvres les personnages du début ne sont plus les mêmes à la fin et les quelques scènes de pure violence filmées de manière chirurgicales enfonce le clou sur le fait que l'on a bien affaire à un film de David Cronenberg.
Glaçant, érotique, visuellement magistral, dans lequel les acteurs avec leurs froideurs et leurs regards silencieux sont purement époustouflants.
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Créée
le 6 sept. 2016
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