Jean-Pierre Léaud, une découverte dans un film sur la liberté adolescente

QUEL BONHEUR DE VOIR CE FILM !
Alors que je me demandais ce que je pourrais regarder, j'ai plongé dans mes envies de SensCritique et j'ai retrouvé ce film Les Quatre Cents Coups, de Truffaut, sorti en 1959 et en noir et blanc. J'avais déjà vu un Truffaut, L'Enfant Sauvage, quand j'étais enfant, et je crois avoir été traumatisée par ce film. Enfin, j'ai donc commencé à regarder ce monument de la Nouvelle Vague et de Jean-Pierre Léaud. J'ai immédiatement trouvé le personnage d'Antoine Doinel attachant, libre, et si drôle. J'ai aimé les plans rapprochés sur le visage d'Antoine, les scènes en classe, avec cet instituteur injuste, violent mais jamais dans la caricature : nombreux étaient les professeurs qui agissaient de cette manière au milieu du XXème siècle. J'aime comment Antoine Doinel est un personnage inventé à partir de l'enfance de Truffaut et du tempérament de Léaud. J'aime cette envie d'aller voir la mer, ce regard caméra à la fin, cette famille à la ramasse, cette mère peu aimante et ce beau-père futile, qui aime ce petit Antoine mais, complètement dépassé, ne sachant pas comment gérer son éducation.
J'ai, plusieurs fois pendant le film, établi le parallèle entre le film Les Quatre Cents Coups et J'ai tué ma mère, film de Xavier Dolan sorti en 2009 et primé à la sélection "Un Certain Regard" du Festival de Cannes. En effet, dans J'ai tué ma mère, le protagoniste, Hubert Minel (nom dont la prononciation est semblable à "Antoine Doinel") dit à son professeur que sa mère est morte, alors que cette dernière arrive au lycée, de la même manière que les parents d'Antoine arrivent à l'école après qu'Antoine ait menti à son professeur en disant que sa mère est décédée. Ce parallèle est très bien venu, je ne pense pas que ce soit une copie mais seulement, comme le fait Antoine à Balzac, une référence établie par Dolan envers Truffaut, qui fut sûrement son mentor cinématographique.
Ce film est une ode à la liberté, à l'école buissonnière, mais aussi à l'amitié, car l'amitié qui lie René et Antoine est indestructible, et est la base du film. J'ai personnellement adoré ce film, et je le recommande vivement à tous les férus d'histoire d'amitié adolescente, de liberté et de plans du Paris des années 50.
Jean-Pierre Léaud est un acteur hors pair, qui, à seulement 14 ans lors du tournage, se révèle face à la caméra de Truffaut et on y voit la naissance d'un homme riant, et comme il se qualifie lui même dans les essais de casting qu'il a passés avec Truffaut, "gouailleur".

CFournier
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le 3 janv. 2016

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Coline Fournier

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