J'aime beaucoup les quiproquo et malentendus: ces scènes où nous, nous connaissons une info que le personnage n'a pas...c'est souvent drôle...même si un membre éminent de SC me qualifiait cela de forme la plus vile, vulgaire et basse de l'humour...j'ai bien compris le message. Reste que j'en liste les scènes, et pas mal de réalisateurs et auteurs les aiment aussi.
Mais c'est moins drôle quand, moi, spectateur, j'en suis victime^^: le film commence par un plan proche sur une sorte de jeune moine en train de prier...sa tête aux cheveux courts regarde vers le ciel façon Saint. Ou Lady Diana en interview. Puis le temps que je remarque enfin la boucle d'oreille, le plan change et je le vois alors de dos, en effet devant une statue de la Sainte Vierge Marie en hauteur qu'il regarde dans une niche au mur...mais l'émouvant jeune moine en prière au regard investi, se révèle un salopiot pissant le regard satisfait, yeux mi-clos.
Le moine priant était une racaille pissant: un belle leçon sur l'art du montage, sur le pouvoir de l'image trompeuse; "l'image n'est pas la vérité" venait de me dire le photographe Steve Schapiro (je pensais pas le vivre si vite).
Le moine priant vers l'immensité était une racaille pissant sa bière:
"Les hommes ça les rend méditatifs de se sentir devant l'eau qui passe. Ils urinent avec un sentiment d'éternité, comme des marins. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, selon wiki)
Donc ce court-métrage financé par l'Europe me commençait mal car j'en ai un peu marre de ces auteurs si courageux qu'ils ciblent que les catholiques quasi tous les mois.
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et finalement, il est prenant ce court. Surtout sur la forme d'ailleurs, ce qui est rare en téléfilms ou court métrage.
Par exemple, les plans sur des enfants sur un ponton longeant un cimetière, se révèlent un subtile voyage dans le temps et flashback injecté avec cette fois originalité par ce Giacomo Abbruzzese que je tenterai de suivre.
La haine de l'iconographie religieuse par ce jeune drogué en manque, s'expliquera plus tard. (ne se justifiera pas, mais se comprendra). Il commet l'erreur classique d'accuser Dieu, Jésus et sa Mère. Alors qu'il n'est pas une marionnette dans cette religion là.
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Sur le fond, avoir à réunir une somme avant un délai est un sujet classique de films.
Cette soeur devient touchante puis inquiétante.
Notamment lors d'une scène où la rue devient tout autre à travers ses yeux en chasse d'argent.
Le montage transforme ce qui aurait été un plan classique et paisible sur une rue d'été, en scène de tension quasi de slasher car on comprend que le requin en scooter se cherche une victime...le couple et son portable sur la table de la terrasse...le manager qui sort de l'argent de la machine...la petite vieille qui retire de l'argent...ou la femme qui remplit son coffre...ça devient un court instant Les dents de la soeur...et avec son casque et sa chasse, elle m'a rappelé les chasseurs aussi en moto dans Under the skin(qui ont le mot "requin" sur leur casque).
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J'ai bien ressenti combien ce lieux quasi paradisiaque pour moi en bord de mer, chargé d'histoire et d'art, devient un enfer sous l'effet de l'addiction.