Nos amos les animis

Les images sont très, très belles. Le choix de faire voyager le spectateur à travers le temps au rythme des saisons est également une bonne idée, même si ça invalide clairement le côté documentaire (a priori ils ne sont pas allés tourner au néolithique…). Enchainant la saison des amours, les naissances, l'hiver en cycles, le film nous présente la grande forêt européenne et son évolution, passant de forêt-continent à quelques zones éparses, avec une voix off qui n'est pas trop invasive, laissant la place au film et aux histoires minuscules se déroulant à l'écran.

Là ou le propos perd de son poids, c'est justement quand la voix prend le pas sur l'image à la fin. Alors que la force de l'image est suffisante de mon point de vue pour faire prendre conscience (si c'est encore nécessaire) de la direction que prend ce monde, et même si ça n'est pas le cas je suis assez peu convaincu que les quelques phrases balancées à la fin du film.

Ce petit rappel bien consensuel et je le répète sans aucune force puisqu'il n'approfondit rien, et s'adresse de toute façon aux gens qui vont voir des documentaires sur la beauté de la planète au cinéma… bref. Je l'aime pas cette voix off. Elle a vaguement son utilité pour expliquer les évolutions, mais elle me fait le même effet que l'arrivée de l'homme dans l'histoire telle qu'elle est racontée : on a un brin le sentiment qu'elle n'a pas grand-chose à faire là.

Alors bon, c'est pas bien grave, mais je pense que les images seules contiennent la puissance pour faire passer le message. Du coup, comme souvent pour ce genre d’œuvre, la voix est le constat de l'échec qui ramène le documentaire à ce qu'il est : une accumulation de très belles images vaguement scénarisées, avec un côté un peu chiant.

Ceci dit c'est très beau et ça fait plaisir de voir des blaireaux et des hérissons en HD.