Robert Hossein n'a jamais été un bon cinéaste. Il commence sa carrière de réalisateur avec un dramatique nanar dont la maladresse et le ridicule n'épargnent aucun des personnages et font des acteurs des victimes collatérales. Car, entre une direction d'acteurs grotesque et des personnages dont les comportements sont un défi permanent aux lois de la rationalité et de la plus élémentaire psychologie, Henri Vidal et Serge Reggiani (sans oublier Robert Dalban, en inénarrable gardien de prison) proposent une interprétation pathétique. Comment en serait-il autrement ?
Si les salauds vont en enfer, les imbéciles aussi. Les codétenus antagonistes Macquart et Rudel s'y dirigent tout droit. On fait connaissance avec eux dans une première partie carcérale qui se signale par une complète absence de réalisme et qui tire le sujet vers le comique involontaire (au point que la production, en exergue, a cru bon de dédouaner l'administration pénitentiaire française) Reggiani et Vidal, c'est Poiret-Serrault en prison, puis Poiret-Serrault en cavale. On est confondu par la balourdise et l'ingénuité de la mise en scène. Et cette musique emphatique qui scande les moments forts...
Dans la dernière partie du film, la charmante et inconsistante Marina Vlady, qu'Hossein filme soit en icône, soit en mannequin en maillot de bain -et qu'il épousera avant la fin de l'année- complète le tableau.
Evidemment, les dialogues sont à l'avenant, souvent inadéquats, qui brouillent la relation entre Macquart et Rudel, tantôt complices, puis ennemis à se taper dessus l'instant d'après. Forcément, on en vient à se demander quelle est la valeur de la pièce de théâtre éponyme de Frédéric Dard dont le film est l'adaptation.