Les salauds vont en enfer (1956)
Il s'agit d'un film en noir et blanc dont le scénario s'inspire d'une pièce de théâtre de Frederic Dard qui avait obtenu un grand succès. Le scénario est simple. Pierre et Lucien sont codétenus mais les autres prisonniers pensent que l'un des deux est un mouchard. Le film est sensé se dérouler en France mais l'univers carcéral n'est pas très réaliste sur de nombreux aspects. On ressent tout de même la pression subit moralement par les prisonniers et l'un des taulards abandonné par sa femme qui lui demande le divorce se pend dans sa cellule. Pierre et Lucien décident de s'évader. Le scénario de l'évasion n'est guère crédible ... mais elle réussit et les deux fuyards se retrouvent en cavale. A bout de force ils échouent en Camargue dans une maison isolée au milieu des Dunes juste à côté de la mer et habitée par un peintre et son modèle Eva. Le peintre qui essaye de se défendre est abattu. Le film bascule dans une espèce de huis clos à trois. Une certaine tension règne entre les trois personnages. Eva essaye de manipuler les deux ex taulards et d'utiliser ses attraits de séduction pour les monter l'un contre l'autre. La fin du film est ouverte laissant au spectateur le soin d'imaginer une suite ... Les personnages manquent un peu de complexité et d'épaisseur, c'est dommage. Leur comportement ne semble pas toujours très crédible. L'interprétation est assez bonne avec Marina Vlady dans le rôle de la torride Eva. Henri Vidal et Serge Reggiani interprètent respectivement Pierre et Lucien. Les décors sont variés avec la prison, la cavale dans les marais et surtout la Camargue et ses dunes très bien filmées. La musique fait ressortir l'atmosphère ambiante souvent très tendue, parfois de façon un peu insistante. Il y a un peu de suspense, on se demande notamment qui des deux prisonniers est le mouchard. Mais il n'y a finalement rien de vraiment inattendu dans ce film qui n'offre aucun véritable rebondissement.