C'est avec grande appréhension que j'ai regardé ce film. Étant, enfant, un grand admirateur des schtroumpfs et l'étant secrètement resté avec l'âge. M'étant également surpris à regarder le dessin animé (malheureusement rarement apprécié tellement leur voix et leur chanson est en fait agaçante (et jamais ce mot n'aura été autant utilisé à sa juste valeur)), j'appréciais déjà intimement ce film et n'espérait qu'une chose, qu'il soit à la hauteur de ce que l'âme de la bd offrait.
Après nombre de retours peu élogieux de cette oeuvre avec la présence de la nouvelle vedette en vogue (dont je suis également un fervent admirateur, je ne le cache point) Neil Patrick Harris, j'étais très hésitant mais cela renforçait encore plus mon désir d'apporter mon propre jugement. D'autant que la bande-annonce annonçait déjà la couleur (sans pour autant se perdre dans le ridicule selon moi).

Au final je n'espérais pas des "Schtroumpfs" qu'il soit une oeuvre majeure du cinéma, et j'étais encore incertain du succès probable d'une telle oeuvre réalisée avec de vrais acteurs alors qu'en parallèle était en train d'être réalisé Tintin, dont les films français ont déjà fleuris, qui lui était réalisé exclusivement en 3D d'animation. Un peu le monde à l'envers tout cela.

Eh bien ma foi, je dois dire qu'en fin de compte ce qui me surprend le plus c'est bien cette haine, cette déception éprouvée par tant de gens envers cette animation live. Je ne peux pas dire que l'oeuvre soit parfaite, ni même excellente d'ailleurs (bon ok, c'est quand même pas fameux, mais y a bien pire, soyons honnête), mais elle ne m'a pas tant déplu que ça.
Il est vrai que la fidélité de l'oeuvre initiale est plutôt inexistante, mais cela, on s'y attendait. Finalement, et c'est très limpide quand on pousse la réflexion un temps soit peu en profondeur, le réalisateur, Raja Gosnell, ne souhaitait pas du tout rester fidèle à l'oeuvre originelle, il voulait simplement rendre hommage à cet univers qu'il apprécie fortement tout en faisant sortir les petits bonhommes bleus de leur cadre habituel tout en conservant le schéma typique de leurs aventures. Voilà pourquoi on retrouve nos schtroumpfs les plus connus dans une aventure les confrontant à Gargamel et Azrael pour retrouver le(s) compagnon(s) qui se sont fait capturer. Le contexte de New York n'est qu'en fait un prétexte visant à promouvoir la popularité de cette bd sûrement trop méconnue aux États-Unis (qui ne se soucient bien souvent que de leur petit monde, et ça Gosnell semble l'avoir compris). Cela se remarque par les plusieurs clins d'oeil fait à l'auteur lui-même (la recherche des schtroumpfs sur google (avec un léger changement pour coller à l'histoire évidemment), la découverte d'un grimoire relatant leurs aventures en bd...) qu'il cite ouvertement. D'autre part, même si toute la partie se déroulant dans New York ne reflète aucune histoire contée par Peyo lui-même, celle-ci s'adapte plutôt bien à l'univers même des schtroumpfs (le portail multidimensionnel, bon c'est complètement craqué mais je me suis pris au jeu sans difficulté).

Par ailleurs, il n'y a pas que ça qui s'avère être modifié de façon très personnelle par le réalisateur. Notamment l'apparition de nouveaux Schtroumpfs dont je n'avais jamais entendu parler (le schtroumpf écossais aurait très bien pu être remplacé par Schtroumpf Costaud, qui existe vraiment), mais il y avait tellement de schtroumpfs, dont plusieurs très rarement utilisés, qu'en inventer quelques uns sans les rendre trop improbables ni trop importants n'est pas condamnable (comme le Schtroumpf Narrateur par exemple, qui ne fait que remplacer de façon rigolote (ou pas) la présence réelle d'un narrateur).
Cette histoire très personnalisée par Gosnell, répond à quelques questions (essentiellement autour de la Schtroumpfette), parfois de façon humoristique, mais qui malheureusement détruit une partie du mythe instauré par l'oeuvre initiale (je ne me souviens pas que l'origine de la Schtroumpfette soit un seul instant évoqué dans la bd, mais peut-être mes souvenirs lointain ont décidé de ne pas m'aider). Sans oublier parfois un humour puéril qui souille un peu l'oeuvre de Peyo tandis que d'autres fois l'humour est fidèle et, si je puis me permettre, innovant (si le terme peut convenir).

En fait je m'attendais à ce que l'oeuvre soit destinée aux enfants et je me suis pris à rire, je ne faisais pas travailler mes abdos en plus des zygomatiques, bien évidemment, mais j'ai souri et ri plus d'une fois. M'est avis que la magie "Schtroumpf" est plutôt bien conservée et c'est schtroumpfement bien !

Au delà de ça, le contexte est encore une histoire d'amour familiale dont Neil Patrick Harris jouera le rôle d'un futur père de famille, ce qui lui vaudra une relation bien plus intime avec le Grand Schtroumpf (et bien plus niaise évidemment). Mais sinon les acteurs ne sont pas mauvais. Celui qui joue Gargamel endosse plutôt bien le personnage (mais son maquillage est ridicule au possible), la patronne de Patrick est assez éreintante et son jeu ne vole vraiment pas haut mais son temps de présence étant minime, on s'en réjouira. Le chat aussi jouait bien (je suis sérieux) et lorsqu'il était fait en animation, je dois avouer que je l'ai trouvé magnifiquement bien fait malgré que son comportement ressemblait plus souvent à celui des hyènes dans le Roi Lion ou la Belle et le Clochard plutôt qu'à celui d'un chat (même si le chat en question c'est Azrael). Les Schtroumpfs eux-mêmes sont également très bien fait (non pas que ce soit difficile mais quand on sait ce qu'ils ont fait plus tard au Marsupilami en image de synthèse, on est en droit de s'interroger).

Au final, une comédie tout à fait acceptable, qui rend hommage de façon peut-être parfois maladroite mais sincère à Peyo et son oeuvre originale.

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le 28 juil. 2012

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Notry

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