Les affligés

Faut-il ne pas avoir lu le roman pour être happé par le film ?

Lucas Belvaux, auteur ET réalisateur, m'avait emportée au travers de son livre et m'a laissée de marbre pratiquement durant tout le film.

Le pitch : Un homme SDF va accepter, pour aider financièrement sa famille - qui a pris ses distances - un deal pour le moins extravagant.

Peut-être une mise en place un peu longue avant de connaître le principal ressort de l'intrigue n'aide-t-elle pas à ressentir la trame haletante qu'offrait le roman.

Sans doute fallait-il bien percevoir :

- la dérive du personnage central

- son amour viscéral pour ses enfants

- son amour pour la mère de ses enfants

- les déceptions à répétition de cette dernière vis à vis de son ex-

- la relation privilégié du personnage central avec son ancien compagnon

Si ce n'est que... Rien ne fonctionne vraiment en dehors du lien père/enfants et des multiples déceptions de la mère des susdits. L'on comprend mal l'évolution du personnage féminin. L'on ne ressent pas vraiment la grande solidarité entre les deux compagnons. L'on attend longuement que le deal se réalise or l'on n'a droit qu'à quelques plans insérés qui nous laissent sur notre faim et ne participent nullement à créer un suspense qui, dans le roman, augmentait inexorablement. L'on reste à distance, hélas et la fin, du coup, est à la fois un soulagement (ouf, le film est fini) et une déception pour ceux n'ayant pas lu le roman.

En résumé, il s'agit plus d'un film intimiste sur les relations humaines que d'un film mêlant psychologie et action.

A noter que les acteurs ne sont pas en cause, ils jouent parfaitement leur partition mais la sauce ne prend pas, selon moi. Un bémol, le choix Lin Dan Pham, que j'imaginais plus froide et plus hautaine dans le roman mais vu que l'auteur-réalisateur l'a engagée, c'est bien que ma perception en a été toute personnelle.