La Chine a remplacé le Brésil mais ces secondes aventures exotiques de Belmondo par Philippe de Broca relèvent du même esprit que "L'homme de Rio". Cette comédie mouvementée et dépaysante s'appuie sur le rythme effréné de la mise en scène et sur l'interprétation bondissante de Belmondo.
Sans répit, les tribulations d'Arthur se fondent dans l'exotisme chinois -sans toutefois s'y complaire- où l'action du film, beaucoup moins réaliste que loufoque, n'est pas sans rappeler l'esprit de la bande dessinée. Mais cette vive allure donnée au film serait sans doute un peu vaine si les auteurs n'avaient ébauché pour Belmondo un vrai personnage, un vrai type de comédie comme on en trouve dans la plupart des films de Philippe de Broca (le mythomane de "L'incorrigible" ou le romancier imaginatif du "Magnifique"). Quelques détails utiles donnent au personnage de milliardaire las et suicidaire, un peu dandy, qu'est Arthur une dimension intéressante. Ce dernier, trop maladroit pour mettre fin à ses jours lui-même,
conclut un contrat avec des tueurs par lequel il doit être "suicidé", avant que l'amour et l'aventure ne lui redonne le goût de vivre.
Le personnage permet à Belmondo un brillant numéro de pitre et de cascadeur, à peine terni par les insuffisances du rôle et de l'interprétation d'Ursula Andress. L'ensemble est très sympathique.