Y a-t-il seulement une seule bonne chose dans ce film ? Louis Garrel n'est pas si mauvais, et face à l'affreuse fausse moustache et l'air bovin de Vincent Cassel, il nous donne un roi de France presque convaincant. Le reste n'est que caricature de mauvais goût, réécriture absurde, mouvements de caméra nauséeux, semblant de fond musical, dialogues insipides...
Pourquoi confié un budget de 36 millions à un amateur ? (Martin Bourboulon ? Inconnu au bataillon).
Visiblement, les cinéastes actuels ne connaissent pas le sens du mot adaptation. Il est vain de vouloir faire tenir la première partie d'un roman de 900 pages en 2 heures de cinéma, surtout quand on consacre 80% de ce temps à d'inutiles plan de chevauchée... Personne n'a su faire de choix dans les réunions de scénario, on se retrouve donc avec un film qui essaie de devenir un livre, mais qui finalement passe son temps à ramer entre divers endroits. Le réalisateur a même la gentillesse imbécile de nous signaler ces endroits par des titres, comme ça se fait chez Marvel ; le film atteint donc le summum de l'amateurisme quand on lit superposée à une embarcation qui accoste près des falaises de craies blanches, l'indication : "Plage de Normandie".
Enfin, on déplore toute intelligence du récit, aucun suspens, aucune ligne de désir identifiable. Ce gascon terreux de D'Artagan (minablement joué par un François Civil au sourire niais) rencontre le roi de France au bout de quelques minutes de films, et devient le meilleur amis des mousquetaires en seulement une soirée (unique véritable apparition de Pio Marmaï qui pourtant est le plus crédible des trois mousquetaires). Même la musique, élément pourtant indispensable à un film de cap et d'épée - un film d'aventure - est inexistante ! Zéro, rien, pas une mélodie, aucun accord identifiable dans ce fatras de bruitage sans saveur.
Si j'avais le temps, je vous dirai à quel point les couleurs et les images rejoignent la médiocrité ambiante du cinéma actuel, d'une esthétique qui se veut réaliste mais qui n'est que terne et finalement méprisante envers le passé, comme si les parisiens du 17ème siècle passaient leur temps couvert de boue.
La campagne de publicité très agressive qui entoure le film devrait permettre d'amortir l'investissement ; car après tout, dans l'industrie des images, seul importe le résultat comptable.