De beaux décors naturels, des costumes soigneusement mis en valeur, quelques plans d'ensembles assez remarquables et le plaisir enfantin de retrouver le charme des aventures d'antan: voici l'essentiel à retenir de positif, car pour le reste c'est à peu près du même acabit que le premier volet.


Une histoire de France qu'on pourrait presque qualifier de révisionniste tant les invraisemblances scénaristiques paraissent absurdes pour qui s'y intéresse un tant soit peu, une dramaturgie qui trahit assez grossièrement l'œuvre de Dumas d'après ceux qui l'ont lu, des personnages toujours aussi inconsistants qui n'existent que pour servir une "Marvellisation" du blockbuster à la française et des chorégraphies toujours aussi illisibles (à l'exception peut-être de deux scènes plutôt mémorables en fin de partie). Également une volonté de moderniser les enjeux de l'époque en créant une factice sororite entre Milady et Constance, de même que la première nommée devient une vamp goulue sexuellement très active/attractive pour signifier son indépendance farouchement féministe. Par la même occasion l'apparition d'un Mousquetaire noir tout droit sorti d'on ne sait ou, et auquel aucun lien littéraire et/ou historique ne semble le ramifier aux perspectives historiques (il semble qu'il soit vaguement esquissé chez Dumas, sans qu'on puisse apparemment véritablement le situer).


Heureusement Louis Garel fait un numéro de bouffonnerie assez malicieux pour son peu de temps de présence à l'écran, la troupe de la Comédie Française compose une délectable vilennie Royale et le tandem Duris/Cassel est suffisamment expérimenté pour qu'on se plaise à les revoir dans des numéros de saltimbanques désinvoltes (Civil n'a toujours pas la carrure de D'Artagnan et Marmai commence à sérieusement fatiguer avec son habituel clownerie).


Message au toujours si peu ragoûtant Jérôme Seydoux: il ne sert à rien de vouloir rameuter le public familial dans les salles avec une planification marketing sur le patrimoine Gaulois (le piteux Asterix du début d'année en fait également partie) si c'est pour travestir avec aussi peu d'élégance et de distance un savoir-faire hexagonal en machine US. Ce que semble même confirmer les chiffres du box office, puisque le budget pharaonique de ces hits ne semble pas pouvoir être remboursé par les recettes salles (et vraisemblablement/probablement pareil avec les supports DVD VOD) à l'heure actuelle. Autant payer un ticket de multiplex Pathe Gaummont à près de 20 euros (première expérience de ce genre pour moi à l'occasion de ce réveillon, et ultime par la même occasion) pour voir les originaux plutôt que les palotes copies!!

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