Sorti en 2023 et réalisé par Walt Dohrn et Tim Heitz, Les Trolls 3 alimente la franchise musicale initiée par DreamWorks Animation en 2016. Dans cet épisode, Branch et Poppy vivent désormais une histoire d’amour épanouie, jusqu’à ce que le passé du jeune troll refasse surface : il faisait autrefois partie d’un boys band célèbre, aujourd’hui dissous. Lorsque l’un des membres est en danger, le groupe doit se reformer pour une mission de sauvetage explosive à travers le royaume.
Le film conserve une esthétique flamboyante, véritable marque de fabrique de la série. L’animation reste léchée, riche en textures et en effets de lumière, tandis que l’univers visuel, toujours aussi foisonnant, soutient une direction artistique colorée et inventive.
La bande-son, bien que formatée, réussit à maintenir un rythme énergique grâce à une sélection pop calibrée et revisitée pour séduire le jeune public. Le doublage, efficace, injecte de la vitalité aux personnages, qui évoluent dans un monde aux décors variés et bien construits.
La narration, en revanche, s’effondre sous le poids de ses idées mal associées. L’intrigue, cousue de fil blanc, ne parvient jamais à créer de tension ou d’enjeu crédible. Le scénario s’éparpille dans des séquences d’action sans direction, souvent noyées sous des gags forcés ou des digressions musicales. La dynamique d’aventure manque cruellement de liant, rendant le périple confus et mécaniquement déroulé. Le film retombe dans les travers du premier opus, en dépit des efforts du deuxième volet qui avait su relever légèrement le niveau.
Face à une production calibrée jusqu’à la moelle, Les Trolls 3 se regarde sans douleur mais sans passion. L’expérience, bien qu’esthétiquement plaisante, reste vaine et sans mémoire. Le public visé y trouvera un divertissement bruyant et coloré, mais le film n’offre rien de plus que ce que sa bande-annonce promettait : un produit musical pop, sans âme ni véritable intention.