Qu’il est attristant de voir des personnages à ce point tourner en boucle tels ces automates grossiers que produit Jeff dans son atelier : les mêmes blagues usées jusqu’à la corde, les mêmes situations qui firent leurs preuves autrefois mais qui jamais ne se greffent à un récit fainéant et dépourvu d’idées. Les Tuche 4 est assurément l’épisode de trop tant il échoue à construire une comédie unie et originale ; en lieu et place se suivent les saynètes peu drôles qui ne s’influencent pas les unes les autres, si bien qu’en changer l’ordre ne changerait rien au scénario ni à l’écriture du burlesque – bien grand mot que celui d’écriture…
Les acteurs se reposent, paraissent en sous-régime, recyclent des poses et des tons que l’on aimait avant oui, maintenant non puisqu’ils n’évoluent pas, ne disent rien sinon la concurrence exercée par le capitalisme triomphant à l’encontre des petites structures. Que tout cela est prévisible et facile ! Les faux-raccords sont flagrants, comme ces traces de roues sur la neige avant que la voiture enguirlandée ne franchisse la cour de la maison ; la duplication d’Isabelle Nanty, pari technique réussi, dessert un film qui ne sait pas quoi en faire, incapable d’offrir à l’actrice deux rôles en tension l’un avec l’autre ; la réalisation, de piètre qualité, multiplie les scènes brèves dans l’espoir de conférer à l’ensemble un rythme artificiellement gonflé, tel un soufflé au fromage qu’un coup de couteau espiègle viendrait à chaque fois percer.
La séquence des quinze cartes est censurée, la clausule restitue un temps le français à Mamie Suze : tout fout l’camp…