Quand la paresse se marie avec la vacuité, il faut le signaler.
Quand la mollesse comique se joint à la bêtise crasse, il faut le remarquer.
Quand on prend les spectateurs pour des imbéciles sans cerveau gauche ou droit, il faut sévir.
Quand un film annoncé à grands renfort de promesses et de bandes annonces ma foi amusantes se révèle être un puits sans fond de fainéantise intellectuelle, il faut assécher la source.
Je suis allé voir cet opus 4 des aventures de nos mangeurs de frites nationaux et nordistes, le cœur léger et la tête en friche, afin d'aborder sans désirs impossibles une comédie plaisante, même si pas forcément élevée.
Je sais aimer d'un plaisir coupable des films au ton volontiers décérébré.
Je sais rire un peu honteux parfois, je l'admets, de films et de situations copinant souvent avec l'humour plus que pipi-caca et m'en repaître parfois à l'excès.
Oui j'aime les films souvent idiots, bêtes et méchants, caricaturaux si cela est fait exprès et sert le propos.
J'aime la transgression comique et le rire au premier, deuxième, troisième ou antépénultième degré.
Donc, ayant vu les tomes précédents des " Tuche ", j'étais benoîtement acquis à la cause des habitants de ce coin du nord de la France qui parlent comme des bouseux , pensent comme des humains et vivent comme des gens.
Hélas, est-ce la pandémie persistante, le temps passant sous le masque, la vieillesse du réalisateur ( BAROUX ), le manque de calcium ou de vitamine D, B , C , de drogue ou le trop plein d'alcool chez les scénaristes, mais j'ai assisté en direct hier soir dans ma salle préférée à un désastre filmique et dramatique sans appel.
Pour ne pas spoiler les futurs volontaires intrépides qui souhaitent aller s'immoler au contact de cet étron brûlant, je résumerai ce film en un mot qui jalonne la vision en version originale non sous-titrée de cette bouse liquide; PARESSE .
Paresse du scénario, écrit par une équipe de bras cassés et de cerveaux fondus sur une feuille, voire plusieurs, de papier toilette un jour de diarrhée intense et trépidante.
Paresse des situations, amenées les unes après les autres comme des sketchs mal ficelés que pourrait pondre Franck Dubosc au meilleur de sa forme d'imbécile heureux cramé au 45ème degré.
Paresse des comédiens en état de mort cérébrale tous. Le pompon étant pour Michel BLANC, qui a l'air de revenir de chimio ou d'avoir fait un séjour approfondi en EHPAD, avec une dose de Tranxène assez forte pour mettre une baleine à bosse sur le dos.Le pauvre homme passe son temps à promener une vague fausse mèche rousse en prenant un air contrit à chaque réplique, mais sans aucune conviction ni enthousiasme. On a l'impression qu'il a lu le scénario le fou et que ça le mine vertement . ( c'est peut-être le seul de l'équipe qui l'ai fait et ça explique je suppose , je l'espère, je le subodore, je l'imagine sereinement ce superbe et magnifique
air consterné à chaque prise ).
On a surtout la désagréable l'impression que comme nous, le Michel se demande ce qu'il est venu faire dans cette galère qui prend l'eau.
Paresse de toute cohérence scénaristique, faux raccords comme s'il en pleuvait, ellipses galactiques pour passer d'une situation à une autre, niaiserie et indigence créative à tous les étages, on est loin de la série ma foi délicieusement idiote et drôle des 3 tomes précédents.
Finis les personnages hauts en couleur qui relevaient le propos simpliste et très " correct " des Tuche.
Plus de Mamie Suze qui ose tout, non à la place une vieille imbécile qui danse avec un Berléand venu cachetonner déguisé en " Pierre Noël " pour faire comme les navets US dégoulinants dignes de NRJ 12 ( ouf quelle finesse ! ) avec la délicatesse d'un lamantin en pleine course à pied. C'est la magie de noyelle !!! Mais putain,crevez donc avec votre magie de bouffis de Noël pendant que le reste du monde agonise paisiblement. Euh pardon, consommez quand même avec modération la merde de noyelle avec vos meilleurs amis détestés de plus en plus année après année et avec votre famille de sangliers alcoolisés à visage humain . Pardon, mille excuses pour cet aparté vitupérant, je m'emporte. Je reprends ;
Plus de fils Tuche, Donald, trop intelligent pour pouvoir le montrer sans passer pour un imbécile.
C'est à présent un babos/bobo en sarouel, préoccupé par les toilettes sèches qu'il a installé à la maison familiale sans être traumatisé par les illuminations à base d'électricité nucléaire de Noël LAS VEGASesques qui rendraient aveugle même une chauve-souris dans ce bô jardin de la famille Tuche. Le tout enrobé de six lignes de dialogue d'une pauvreté abyssale et glaçante.
Plus rien qui dépasse, plus rien qui étonne, plus rien qui t'étonne, plus rien qui tétonne.
Un défilé de dindes sous couvert de concours de Miss Bouzolles avec une fille de quinze ou seize ans qui abandonne le violon pour apprendre à marcher sur des hauts talons et en maillot de bain pailleté ????, sûrement parce que c'est un grand pas pour une pré pubère et un petit pas en arrière pour la condition féminine... Jean-luc Lahaye a-t-il participé au scénario et au casting ? Je m'autorise à me poser la question et me tâte sur la réponse.
En résumé, les Tuche ne sont pas dans ce film. Ils sont partis depuis belle lurette et ne reste à la place qu'une galerie navrante et misérable d'ectoplasmes incolores qui tentent inutilement de faire sourire une salle plongée dans un coma profond.
Fini le brave et demeuré Jeff Tuche et sa chicorée pourtant dédoublée pour un résultat proche de zéro comiquement parlant.
Toujours cette impression malsaine de sous régime chez tous les acteurs du film. Comme si le carburant manquait, comme si les pneus étaient dégonflés , comme si l'intérêt était mort avec la répétition.
Pas de paroles déplacées, pas de critique d'un système robotisé ( vous comprendrez en supportant le film), pas de propos louches, pas de blagues lourdes , pas de méchants vraiment méchants, juste des gentils vraiment insupportables et juste ennuyeux.
Fini le rêve d'une comédie juste gentiment drôle, voire même par accident transgressive ( ouh là là pas de vagues ).
Ne reste qu'une logorrhée verbale simiesque, une imagerie pitoyable au service d'une histoire puant la cossardise, l'atonie mentale, l'apathie, la flemme puissance 12 millions .
Même la critique minimale attendue sur l'affrontement entre le grand capital ( MAGAZON/ AMAZON ) qui menace de détruire tout l'édifice de l'industrie du jouet locale est passée à la trappe illico presto à la sauce zapping et bienveillance hypocrite.
Pour tout dire, à la fin, je pensais en voyant le Père Noël qui nous enchante de sa présence tellement inattendue avec
un traîneau de Rennes
en pur
CGI
fabriqué par France3 Limousin, côte d'or et Vercors réunis, que Nicolas CAGE allait pointer sa coiffure toujours improbable pour nous faire le Happy end lénifiant et obligatoire à l'américaine sauce Disney. Vous savez Disney Walt, le salopard qui dénonçait ses petits camarades de l'industrie du cinéma sous le Mac carthysme , soupçonnés d'être de vils gauchistes, progressistes ou pire COMMUNISTES !!! Ce brave homme qui appointait au FBI pour ses services de balance et de délation délectable...
Information je l'avoue sans rapport direct avec le schmilblick mais ça détend de replacer les créateurs réactionnaires et rétrogrades mais honorés par un monde amnésique à leur place.
Seul moment drôle de cette infamie visuelle , la fausse pub sur la R21 Manager . Mais que c'était court ...
Bref revenons à nos veaux , euh à nos films français euh à nos moutons.
Mais quel ratage, quel désastre...
Le cinéma peut compter ses jours avec ce genre de production.
Pas sûr que tout le monde aime être pris pour un pigeon et encore moins pour une pelle à crottin.
Ou alors il faut être diplômé en déjections et être donc Merdologue.
La pandémie a fait des ravages dans le cinéma, me trompe-je ? Et le virus attaque fort chez les réalisateurs, acteurs , scénaristes et directeurs photo n'est il pas ? Voire aussi chez les politiques adorateurs du show-business.
Lançons un filmtéléthon afin de sauver tous ces pauvres hères qui se pensent indispensables au cinéma hexagonal. Tous les bénéfices de cette quête seront reversés à Kév Adams, Kad Merad, Didier Bourdon, Franck Dubosc, Gad Elmaleh, Valérie Pecresse, Anne Hidalgo et Sandrine Rousseau (les 3 dernières susnommées juste pour le plaisir gratuit et pour faire de la place pour de l'intelligence) afin de les aider dans ce combat personnel et courageux contre leur connerie inépuisable. Car ce mal qu'est la suffisante connerie pourrait être contagieux et incurable pour des esprits faibles . Et à ma connaissance, il n'y aura hélas jamais de vaccin efficace contre ce cancer. Donc donnez vos centimes sans compter par pitié.
Merci d'avance pour vos dons et n'oubliez pas Olivier Baroux ... Merci pour votre compréhension et votre sauvetage de ce cinéma français agonisant ...

Prosper666
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le 14 déc. 2021

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Prosper666

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