Salem's Lol

J'ai eu la "chance" de tomber sur la version longue de ce film (plus de trois heures), je ne connais donc pas la version tronquée qui est généralement diffusée en France.

J'ai mis "la chance" entre guillemets parce que franchement, on ne peut pas vraiment dire que la version longue soit un bonus !
Ainsi, l'histoire commence seulement à 1h 05mn 24sec...

Tout ce qui se passe avant, c'est du vent qui ne sert à rien dans l'histoire : les coucheries de la secrétaire de l'agence immobilière avec son boss, les flâneries de Ben dans son village d'origine, de longues scènes inutiles introduisant les deux mecs qui iront livrer le cercueil à Marsten House... et plein d'autres trucs qui auraient pu être résumés en une ligne de dialogue, voire complètement supprimés, sans que ça affecte aucunement l'histoire. À vrai dire, Tobe Hooper n'a pas su rendre intéressants les habitants et la vie du village. Hormis les persos principaux (et encore) on ne s'attache pas à eux et on se fout pas mal de ce qui va leur arriver.

Cependant, le film n'est pas aussi ridicule que ce à quoi je m'attendais, il y a une vraie volonté de coller à l'atmosphère du roman, et je dois dire que les acteurs principaux sont très bien choisis et crédibles (Bonnie Bedelia dans la peau de Susan... c'est exactement comme ça que je me l'imaginais !)
Par contre, Mark Petrie, qui est censé avoir douze ans dans le roman (ou presque), en fait facilement dix de plus, bonjour la crédibilité.

Le truc qui m'a le plus déçu, tout de même, c'est que l'un des personnages les plus intéressants et importants du roman, le père Callahan, est carrément jeté aux oubliettes !
On le voit en tout et pour tout deux minutes à l'écran, et la meilleure scène du roman (lorsque Barlow le souille de son sang) manque à l'appel.
Dommage, je me faisais tout de même une joie de découvrir ce perso que j'apprécie et qui est pourtant assez important dans l'univers de King, se retrouvant même dans plusieurs autres romans, dont celui de "La Tour Sombre". (mais bon, ça, Tobe Hooper ne le savait pas encore à l'époque, évidemment).

Les vampires sont plus que kitchouilles par contre !
Attifés de pupilles vert fluorescent, les acteurs se contentent de lever leurs doigts crochus en faisant "Grrr ! Grrr !"...
Idem pour Kurt Barlow, devenu une espèce de Nosferatu un peu bouffon qui inspire tout sauf la peur.

Il est d'ailleurs battu trop facilement à la fin dans une scène franchement expéditive, ce qui est totalement frustrant quand on a attendu la confrontation finale (en se faisant bien chier, je dois l'avouer) pendant trois heures...

Ma conclusion sur ce film peut se résumer en une seule phrase : Les bons acteurs (dont David 'Hutch' Soul) sauvent le film du désastre, sinon, c'est une vraiment une version à oublier.