A bien des égards, il semblerait que Grégoire Ludig et David Marsais soient devenus les dignes héritiers des Inconnus. D’une, pour l’humour parodique qu’ils maîtrisent comme personne, de deux pour leur incursion réussie sur grand écran avec des films comme Mandibules ou La Folle Histoire de Max & Léon. Une complicité à nouveau retrouvée dans Les Vedettes, dont chaque seconde résonne avec leurs débuts sur le petit écran.


C’est autour de ce dernier qu’ils choisissent de faire évoluer leurs personnages : deux gus en quête d’un monde plus grand que le leur. Soit autant l’occasion pour le duo de produire une succession de sketches (un peu comme dans La Folle Histoire de Max & Léon) que de faire de la comédie sociale. Ou comment évoquer cette frange populaire juste en quête d’un moment de lumière pour s’évader d’un quotidien pétri de désillusions.


Pourtant, à bien y regarder, chaque personnage croisé par nos héros est une caricature de lui-même à la recherche de son moment de lumière : l’assistant qui livre son café à son boss, l’ado qui veut faire son clip de rap, le flic qui veut un autographe, celui qui veut plaire à sa belle-mère ou encore celui qui veut un selfie avec son candidat de télé-réalité préféré. À la fin des fins, les vedettes, c’est nous tous.


L’occasion pour le Palmashow de moquer toutes les anomalies du petit écran : de l’animateur mégalo au producteur véreux en passant par les candidats de téléréalité (qu’ils ne se priveront pas de dégommer en bonne et due forme). Et puis, le talent du duo pour la vanne n’est plus à prouver.



Chant contre champ



Côté réal en revanche, on frôle la catastrophe. Jonathan Barré stagne au niveau zéro de la mise en scène sans jamais dépasser le champ contre champ. Sans parler d’une absence totale de directeur d’acteur donnant lieu et des interprétations poussives, au mieux maladroites. C’est toute la difficulté de l’exercice quand on cherche à incarner des caricatures : en format court, ça fonctionne, en format long, c’est plus risqué.


La seule certitude ici, c’est que la chanson Simplement Dan, hybride parfait entre le nul et le tube, restera un bon moment en tête des tendances Youtube du moment. Et en tête tout court, surtout.


En fait, elle marquera certainement bien plus que le film dont elle est issue. Clairement pas la comédie de l’année. Pas un navet pour autant. Les Vedettes est un film définitivement à part, qui réussit néanmoins sa mission première : nous divertir. Un petit film en carton-pâte sans grande ambition, mais parfaitement aligné avec.

Maître-Kangourou
6

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Créée

le 3 avr. 2022

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