Il était une fois un pays aux vastes étendues vallonnées au pied d'une chaîne montagneuse somptueuse.
Il était une fois une famille d'éleveurs de chevaux et de cultivateurs de légumes qui vivait dans la steppe kazakhe.
Il était une fois deux réalisateurs, qui pas un seul instant, n'ont oublié que leur caméra était avant toute chose un appareil photo.
Les voleurs de chevaux de Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba est d'abord, est surtout, un film beau qui flatte l'oeil sans chercher à le tromper, qui caresse l'ouïe par la discrétion et la précision de sa bande sonore. La photographie soignée, tant dans ses cadrages, ses lumières et ses couleurs, est bien de l'image animée au service d'une histoire d'une grande simplicité à...l'image de la vie des protagonistes.
Aigul/ Samal Yeslyamova et Ondasyne/Dulyga Akmolda sont les parents de trois enfants dont Olzhas/ Madi Minaidarov est l'aîné âgé de 10 ans. Le père rassemble quelques chevaux destinés à la vente sur un marché de la ville voisine. Avec deux amis ils s'y rendent, se font dépouiller et assassiner.
Un visiteur étranger au pays et à l'histoire fait son apparition. Très vite nous devinons que Kairat/Mirai Moriyama a connu Aigul autrefois et découvrons qu'il est le père biologique de Olzhas. Il sera l'instrument d'une justice immanente.
Nous avons d'étranges manies à toujours vouloir ramener à quelque chose de connu et de familier ce qui ne l'est pas. Chevaux, cavaliers, vastes prairies presque désertes, voleurs de chevaux, armes à feu, banditisme, vengeance et c'est le Far-West commué en Far-East qui se profile avec ses visions réductrices. Mais peut-être que les deux réalisateurs eux-mêmes n'échappent pas à cette obsession qui a besoin d'un instrument du destin avec une fin presque caricaturale de cavalier solitaire qui s'éloigne...dans un autocar.
Le héros de l'histoire est Olzhas mais la narration elliptique et l'aspect épuré du film ne permet pas vraiment d'en prendre la mesure même si le travail des deux réalisateurs est d'un soin extrême.
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