The Untold Story
Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...
Par
le 31 janv. 2022
23 j'aime
Difficile l’éponger sa soif de girls with guns made in Hong Kong quand on a déjà pas mal bourlingué dans le genre, quand on a vu déjà vu, pour certains plusieurs fois, tous les bons représentants de ce sous genre si apprécié du cinéma de Hong Kong par les amateurs de castagne. Alors au bout d’un moment, on se replie sur ce qu’il reste, on commence à piocher dans les bas-fonds, et c’est ainsi que je me suis retrouvé à regarder Lethal Panther 2, réalisé par Cindy Chow Fung (Phantom War, 1991). Pourquoi je parle de bas-fond avec un film dont le casting martial se compose entre autres de Yukari Oshima et Phillip Ko Fei ? Eh bien parce que le premier Lethal Panther était déjà un produit lowcost tourné pour une bouchée de pain vite fait mal fait aux Philippines, et que ce Lethal Panther 2 a la réputation de l’être tout autant, voire plus. Pourquoi se l’infliger alors ? Je vous dis, je suis en manque et, sait-on jamais, on n’est pas à l’abri de quelques scènes d’action sympathiques. Et puis avec ses 1h24 au compteur, le supplice sera de courte durée.
Sorti dans certains pays (comme l’Angleterre) sous le titre Lethal Panther lorsque le premier Lethal Panther était sorti sous le titre Deadly China Dolls, avec une Yukari Oshima renommé pour l’occasion Cynthia Luster dans le générique, Lethal Panther 2 n’a pas grand-chose à voir avec le premier film si ce n’est le lieu de tournage, les Philippines, où la main d’œuvre n’était pas du tout chère à cette époque. Et pourquoi changer une recette lowcost qui gagne ? Tout ça nous est annoncé dès la première scène, histoire qu’il n’y ait pas de confusion possible sur la lowcostitude des minutes à venir. On aura droit ici à des des gunfights dans des bâtiments désaffectés avec des mecs qui courent partout et qui tirent partout, pour un résultat souvent assez frénétique mais pas forcément dans le bon sens du terme car virant dans le n’importe quoi ridicule. Le moindre saut est câblé à outrance, provoquant parfois des rires involontaires tant les acteurs / cascadeurs semblent valdingués contre leur gré. Pour vous donner une idée, on est parfois proche d’un wu xia pian fantasy défiant les lois de la gravité mais avec des flingues. On sent l’envie de proposer quelque chose de généreux au spectateur, généreux en action, mais généreux aussi dans le délire action too much. Il en est de même avec les combats martiaux où tout est frénétique, de la façon de filmer au montage qui aime à répéter le même mouvement plusieurs fois dès que c’est un peu impressionnant avec des artistes martiaux, Yukari Oshima en tête, qui donnent pas mal de leur personne. Le film est très généreux à ce niveau, s’inspirant clairement de John Woo pour les gunfights, mais virant sans s’en rendre compte dans le grand n’importe quoi certes fun mais bien foireux. Même chose au niveau des combats, il y en a plein, mais ils sont chorégraphiés n’importe comment par un mec clairement sous stupéfiants, montés n’importe comment par un gonze cocaïné, pour un résultat qui donne le sourire mais pas pour les bonnes raisons. Le final est tout simplement épique.
« Tu te souviens quand Chow Yun-Fat sautait au ralenti tout en sautant dans les films de John Woo ? C’était très cool hein. Eh bien, on va en foutre partout. ». C’est ce qu’a dû se dire l’équipe technique au moment de réaliser les films d’action, mais sans avoir une once d’idée de comment Woo mettait en scène ses scènes d’action. Parce que oui, nous sommes ici dans du gros bis qui tâche et qui verse très souvent dans le nanar jusque dans les courses poursuites bien kitchs et des explosions toutes aussi lowcost que le reste. En fait, rien ne va ici, des décors intérieurs qui sonnent faux, à la mise en scène qui aligne les fautes techniques (de cadrages, de faux raccords, ou de règles même simples de cinéma), en passant par les dialogues d’une médiocrité déconcertante. Le casting très mauvais n’aide pas non plus et les nombreux « acteurs » du film semblent avoir été recrutés en pleine rue sans jamais avoir pris un seul cour d’acting, en plus d’errer dans un scénario qui n’a de scénario que le nom. Mais très rapidement, après le premier gunfight à vrai dire, on arrête de chercher une quelconque logique à tout ce bordel et on se contente d’apprécier le spectacle pour ce qu’il est, le cerveau éteint, et sincèrement on se marre tellement c’est foireux mais vraiment généreux avec un film qui ne s’emmerde pas des détails, qui fait ce qu’il veut, quitte à défier tout logique cinématographique en termes d’action, dans lequel on se contente de regarder deux groupes s’affronter à grands coup de lattes et de plomb, avec parfois des cascades complètement folles où tout le monde frôle la mort tant cela semble avoir été fait rapidement sans réelle préparation.
Lethal Panther 2 est un film à la fois génial et tellement nul. Nous sommes ici dans du girls with guns où tout est foireux, mais où tout est tellement généreux et over the top qu’il est impossible pour l’amateur de mauvais films sympathiques de ne pas prendre un certain plaisir.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-lethal-panther-2-de-cindy-chow-fung-1993/
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 29 juin 2025
Critique lue 3 fois
Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...
Par
le 31 janv. 2022
23 j'aime
Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...
Par
le 3 juil. 2019
18 j'aime
1
Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...
Par
le 25 févr. 2013
18 j'aime
9