Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Quand vous lirez cette lettre, je serai peut être mort. J'ai tant de choses à vous dire, et si peu de temps.


Au cours d'une existence, les trains se croisent, s'arrêtent pour mieux repartir. Les passagers défilent, nombre d'entre eux attendent sur le quai. C'est un lieu singulier où l'on croise multitudes de personnalités. Il y a ceux qui cours après le temps, ils vont de wagons en wagons et ne s'attardent pas, ne se questionnent pas quand d'autres restent sur le quai dans une attente éternelle, angoissés par un amour profond mais vagabond. Ils errent depuis leur tendre adolescence en quête du partage absolu.


Le temps s'allonge, l'attente avec, et vient la fatalité. Un sursaut, lueur d'espoir dans le parcours initiatique. La brume revient, finie d'éteindre la nitescence éphémère et la vie suit son cours, avec son bagage d'obligations. L'enfant est là, rappel de ce qui fut, promesse de ce qui pourrait être mais les trains sont capricieux.


Au gré de leur envie, ils s'arrêtent brusquement, usant de leur diligences empoisonnées pour atteindre l'innocence. La promesse n'est plus, et s'éteint avec elle l'objet de mon désir, celui-là même qui éclaira les ombres de mes tribulations sans que j'en prenne conscience.


Le regard apposé sur la ligne du temps, je visualise ces moments au gré des écrits qu'elle m'offre. L'essentiel est là, un condensé de l'existence humaine et son penchant irrémédiable pour l’irrationalité des sentiments. Tous nos êtres, de par leur présence ou leur absence, ont discouru d'amour. L'amour partagé, inégale, passionné, platonique, désespérée, féerique, désillusionné. Son essence nous a transpercés et ce n'est seulement qu'au crépuscule de nos existences qu'il s'est offert à nous, dans toute sa complétude.


Je me délecte en ces derniers instants de la délicatesse que m'offre la vie. Le beau m'appartient et je me sens emplit comme si tout avait pris sens. D'une certaine façon j'ai pu partager ces moments, j'ai reconnu ce qui m'a toujours appartenu et j'ai trouvé ce qui n'était jamais perdu. Si seulement...


« Verba volant, scripta manent »

Créée

le 18 févr. 2016

Critique lue 444 fois

Westmat

Écrit par

Critique lue 444 fois

13
3

D'autres avis sur Lettre d'une inconnue

Lettre d'une inconnue

Lettre d'une inconnue

le 12 mai 2014

Le temps de pleurer et le temps du souvenir

Lorsqu’on connait, après Le Plaisir ou Madame de… le raffinement de Max Ophüls, le voir adapter Stefan Zweig relève de l’évidence. La rencontre des deux maitres occasionne une perle mélancolique et...

Lettre d'une inconnue

Lettre d'une inconnue

le 25 mai 2014

Touché par la grâce

L'ouverture de Lettre d'une Inconnue, seizième réalisation de Max Ophuls et adaptation de la bouleversante nouvelle du même nom de Stefan Zweig, donne le ton du film, avec l'ouverture d'une lettre...

Lettre d'une inconnue

Lettre d'une inconnue

le 8 mai 2016

Esthétisme romantique

Lettre d’une inconnue est avant tout une plongée dans un esthétisme de tous les instants. Louis Jourdan et Joan Fontaine forment l’un des plus beaux couples du cinéma. Dirigé avec brio par le...

Du même critique

Barry Lyndon

Barry Lyndon

le 25 mars 2016

Duels déraisonnables

Tout commence par un duel... La colline à des yeux, omniscients. Elle observe paisiblement les hommes se quereller dans la brume du crépuscule. Un claquement sec déchire le silence, un homme passe de...

La Passion Van Gogh

La Passion Van Gogh

le 9 oct. 2017

L’art transitoire

[Texte également lisible sur le Webzine Benzinemag] Il est de ces projets qui fascinent, que l’on repère à sa genèse, attiré par une curiosité sans borne. La rencontre entre le 3e art et le 7e est...

La Poursuite impitoyable

La Poursuite impitoyable

le 23 mars 2016

La chasse, la chute et le trépas

"The Chase" commence comme tout film d'évasion, deux hommes courent sur les routes et forêts du sud Etas-Unien. L'un semble plus à même de constituer notre centre d'empathie, et c'est donc le...