Au fait, les garçons, ne jouez pas avec le grille-pain 

À cause d’une interruption prématurée de la programmation de Stitch, il redevient subrepticement méchant.

Ce métrage d'animation, loin des séquelles cinématographiques souvent jugées fallacieuses, se distingue en tant que rare prolongement judicieux d'une œuvre emblématique de la firme Disney. Quoique son éclat ne puisse rivaliser avec l'excellence primordiale de son prédécesseur, il n'est nullement infamant, évitant avec une dextérité admirable les écueils d'une production hâtive ou dépourvue d'inspiration.

L'agencement narratif, particulièrement opulent, déploie avec une ingéniosité certaine plusieurs arcs diégétiques simultanés. Nous sommes ainsi les témoins privilégiés de la recrudescence insidieuse de la malveillance originelle chez l'extraterrestre jadis amendé. Parallèlement, l'adolescente protagoniste, Lilo, s'investit dans un concours chorégraphique, ajoutant une dimension de défi personnel à sa quotidienneté singulière. Non moins digne d'intérêt est l'entreprise infructueuse de Peakly, qui, avec une abnégation touchante, s'efforce d'insuffler une ardeur renouvelée dans l'idylle languissante de David et Nani. Au cœur de ces péripéties entrelacées, la jeunette demeure affreusement marginalisée, une circonstance persistante qui souligne son statut d'altérité prégnante.

En sus de ces multiples strates narratives, l'opus est foncièrement imprégné d'une profondeur émotionnelle, capturant l'essence même des afflictions humaines. Le spectateur est profondément ému par l'angoisse manifeste de la jeune fille, confrontée à la folie destructrice de son insolite compagnon, une épreuve déchirante qui met à mal leur lien indéfectible. De surcroît, l'ostracisation continuelle par ses accointances juvéniles génère une empathie viscérale, tandis que ses comparaisons amères avec la figure maternelle absente résonnent avec une tendresse poignante, dévoilant une vindicte qui dépasse son âge tendre.

Néanmoins, il est impératif de déplorer que la résolution de l'intrigue, particulièrement celle concernant la réhabilitation de Stitch, soit quelque peu précipitée, voire d'une simplicité déconcertante. Cette défaillance terminale ne corrompt certes pas l'intégralité de l'expérience, mais elle atténue légèrement l'impact d'un récit par ailleurs considérablement élaboré et fortement évocateur.


Trilaw
7
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le 7 févr. 2025

Modifiée

le 30 mai 2025

Critique lue 48 fois

4 j'aime

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