Dommage que niveau scénario, « Limbo » ne soit pas à la hauteur des espérances, à l'image de la personnalité du tueur ou même de l'enquête, un peu bancale. C'est beaucoup pour un polar, vous me direz : pas faux, et pourtant... La réalisation, la dimension visuelle, le désespoir hallucinant qui se dégage parfois de l'œuvre, la noirceur des personnages et la dimension cauchemardesque du récit compensent en grande partie, offrant quelques scènes d'une violence inouïe, n'ayant pas peur d'aller très loin dans ce registre.
L'occasion, enfin, de nous offrir une héroïne hors du commun, souvent insaisissable, à laquelle on finit par se prendre d'un profond attachement : il faut dire que j'ai rarement eu l'occasion de voir un cinéaste malmener autant quelqu'un, qui plus est du sexe féminin : ce qu'elle subit, de tous les côtés, près de deux heures durant, est sidérant. Une expérience parfois presque douloureuse, mais sachant incontestablement se démarquer du tout-venant cinématographique.