Je n'ai pas été convaincu par "Limonov, la ballade" de Kirill Serebrennikov, un peu étourdi par ce portrait survolté, rythmé par une musique rock omniprésente, qui, en se concentrant principalement sur le côté dandy séducteur et provocateur de l'écrivain, coiffé d’une chevelure à la Jim Morrison, passe complètement à côté de son sujet. Il faut avouer que faire parler anglais à tous les personnages, y compris aux parents très âgés de l'écrivain russe ou lors de meetings à Moscou, n'aide pas à gommer le côté artificiel du film et frise le ridicule. J'avais pourtant beaucoup aimé "Leto" et "La Fièvre de Petrov", mais la machinerie Serebrennikov commençait déjà à tourner à vide avec "La Femme de Tchaïkovski". J'aimerais que le cinéaste parvienne à canaliser son énergie et à adopter une écriture filmique plus simple, afin d'insuffler plus de spontanéité et d'émotion, plutôt que d'éblouir (ou d'assommer) par ses prouesses techniques.