Comme tout Spielberg, Lincoln a fait l’objet d’une attente démesurée, certains le proclamant « chef d’œuvre » avant même de l’avoir vu. C’est étonnant de constater comment le Monsieur parvient à conserver cette aura alors que ça fait quelques années, voire décennies, qu’il ne nous a pas sorti un très bon film. De mon côté, ça fait bien longtemps que je ne m’enthousiasme plus pour la sortie d’un film labellisé Spielberg. Lincoln, le projet qui lui tenait à cœur depuis tant d’années, ne faisant pas office d’exception.
Je suis au regret de vous annoncer que ce n’est pas ce nouveau film qui va venir inverser la tendance. Le meilleur conseil que je peux vous donner si vous vous obstinez à vouloir découvrir Lincoln, c’est de prévoir duvet et oreiller pour la séance ou d’anticiper en buvant trois cafés.
Notre bon vieux Steven est bien sûr bien loin du zéro pointé, il livre un film parfaitement mis en scène et magnifiquement interprété (au moment où nous parlons, Daniel Day-Lewis est en train de faire une petite place sur son étagère à trophées pour y loger son Oscar 2013) mais, pour être tout à fait honnête, qu’est-ce qu’on s’emmerde…
La raison la plus évidente pour expliquer cet ennui c’est évidemment le manque d’action. 2h30 de blabla, c’est long, très long, surtout quand le sujet ne nous parle pas à nous, pauvres petits spectateurs français. . Si les films retraçant l’Histoire d’autres pays ont déjà pu nous captiver par le passé, le sujet approché par Spielberg est certainement trop pointu et trop national pour parler à tous (petit cours d’histoire, Lincoln était un président américain qui s’est notamment battu contre l’esclavage et le racisme).
Mon jugement peut paraître un peu sévère tant Lincoln est une réussite sur bien des niveaux. Spielberg nous prouve qu’il a encore des idées à travers de très jolies scènes mais on se demande un peu où est passé le conteur de notre enfance. Le cinéma ne doit-il pas avant tout nous raconter des histoires ?