Ling yi ban
Ling yi ban

Film de Liang Ying (2006)

Un long-métrage qui souffre des même lacunes visuelles qu'un autre court-métrage que j'ai pu voir du cinéaste (Condolences) avec son image DV « brute » (zéro éclairage ou étalonnage, définition médiocre) qui lui donne une dimension amatrice, renchérie par des acteurs non professionnels pas toujours convaincants.
Le manque de budget ne pourrait pas être un problème à la rigueur mais la tournure du scénario du dernier acte plutôt audacieux est affaiblie par cette absence d'ampleur même si quelques plans larges des rues désertes fonctionnent bien.
Le grand perdant est ainsi le script assez bancal qui ne peut de la sorte explorer toutes ses différentes pistes et thématiques. Il y a avait pourtant plein de choses intéressantes pour ne pas dire passionnantes dans cette vision à la limite du post-apocalypse suite aux accidents industriels.
En tout cas, le fait d'ancrer l'histoire dans un bureau d'avocats/conseils permet d'aborder plusieurs sujets de société encore délicat en Chine (divorce, consumérisme, économie de marché immoral, individualisme, voyeurisme, refus des traditions). Un certain début de décadence qui se traduit symboliquement par l'arrivée du premier tueur en série de la région, signe d'une société malade dans tous les sens du termes.
Les séquences dans le cabinet sont les plus réussis avec une réalisation qui reproduit le cadre de « confessionnal » des télé-réalité pour des dialogues proche d'un certain absurde, là aussi fort satirique.


Pour le moment, Ying Liang semble très attaché à son indépendance et ne veut pas tout de suite passer à des plus gros budgets. Il perdrait forcément en liberté mais gagnerait sans doute une rigueur qui lui permettrait de mieux développer et mettre en valeur sa vision de la société. A voir comment évolue son cinéma, pour le moment en tout cas, je demeure moyennement emballé.

anthonyplu
5
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le 17 janv. 2017

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anthonyplu

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