There is an endless supply of white people but there has always been a limited number of human being

Je sais qu'il est déconseillé de critiquer un film après son visionnage, on n'est pas vraiment impartial, on n'a pas de recul vis-a-vis de ce que l'on vient de voir et on est donc emballé et trop généreux quand c'est un bon film. Mais il y a des films qui échappent à cette règle, des films qui vous obligent à exprimer ce que l'on as ressenti en le voyant par peur de l'oublier. Little Big Man en fait parti.
Le film de prime à bord semble être un banal film de western retraçant le conflit entre indiens et les colons d'Amérique, « the white man ». Mais Little Big Man c'est bien plus, c'est une histoire humaine qui nous est dépeinte, ce n'est pas juste des faits historiques romancés.
Le film débute à l'intérieur de ce qui semble être un hospice pour personnages âgées, on voit alors un homme à l'allure de centenaire être interviewé par un jeune homme sur les indiens d’Amériques et leur extermination. C'est ainsi que nous est raconté l'histoire du « Little Big Man » à travers les souvenirs d'un dénommé Jack Crabb qui aurait connu la bataille de Little Big horn et fut élevé et aurait vécu avec les indiens.

Car en effet là est la force du film, notre héros, homme blanc élevé par des indiens est un être assailli entre deux cultures et tout le long du film nous allons voir cette dualité. Sa famille tuée par des indiens, il est recueilli par une autre tribu indienne et est ensuite abandonné par sa seule famille, sa sœur, qui a survécut avec lui et le laissant donc à son sort chez « les sauvages ». Le film d'Arthur Penn est dans cette perpétuelle ironie de l'existence, car notre héros élevé par les Cheyennes ou « Human Being » se sent Indien mais par sa couleur de peau semble toujours rattaché à ce monde des blancs dans lequel il finira par retourner.
Jack ne sait pas sur quel pied danser d'un côté une part de lui est rattaché aux colons mais il est aussi le « fils » des indiens. Et cette dualité donne aux héros un énorme humanisme ne pouvant se résoudre à tuer blancs ou indiens, imprégné de la philosophie indienne et de son vécu il ne voit pas des peuples différents qui s'entre-tuent mais l'homme avec un grand H.
Et c'est ce qui m'a fait aimer le film il est d'une dureté horrible, la guerre des hommes est absurde il aspire tous à la paix, à l'amour mais se tue par la peur de l'inconnu, de la différence.

Non je ne suis pas un vieil idéaliste naïf qui prône « la paix dans le monde » car justement le film par la scène horrible du massacre des indiens s'étant installé sur une terre leur étant promis pour « toujours » montre la vacuité de défendre un idéal purement humaniste.. Cette scène est cruelle, brute, égoïste, sadique, orgueilleuse, et elle est humaine. Sincèrement lorsque j'ai vu tout ses enfants, femmes et hommes massacrés j'ai versé quelques larmes c'était réellement bouleversant.

Mais quelque me chose tracassait lorsque j'ai vu toutes les péripéties du personnage et tout ce qu'il a perdu je me suis demandé : Mais qu'est-ce qui le pousse encore à vivre ? Il ne peut rien faire, vraiment rien, il ne peut se résinier à la haine que ces deux peuples semblent avoir accepter, même au plus bas en clochard ivrogne on lui dira « Tu n'as pas changé Jack » Tout ne semble que désillusion de l'humanité il en vient à s'isoler dans un coin reculé pour fuir l'homme qu'il renie. Alors pourquoi ne se jette-t-il pas de la falaise ?
Et oui sortez les mouchoirs je vais faire dans le sentimentalisme mais j'ai eu ma réponse quand son premier fils est né, son regard, ce sourire, malgré toutes ces épreuves Jack aime la vie. Vous savez ce petit truc qui même quand on est au plus mal nous pousse à nous lever le matin, aller au boulot, ou juste exister. Sa peut paraître futile comme idée quand on voit ce qu'il vit mais je vais faire une parallèle avec un autre film que j'ai critiqué il y a peu « Seul au Monde » qui montre exactement la même chose. Lé héros seul sur son île est à bout mais il le dit lui-même « Je me suis levé un matin et j'ai su qu'il fallait que je continue ». Une sorte de sentiment plus fort que soit, l'instinct de survie peut-être ou juste l'espoir, l'espoir que demain sera meilleur.

Peut-être ai-je trop idéalisé le film, le message est-il peut-être absurde et moi trop sensible. Mais je pense qu'il est important que ce genre de film nous rappelle les deux côtés opposés de la vie entre pure allégresse et malheur absolue. En bref j'aime ce film car c'est un film qui m'a touché, j'ai réussi à me mettre à la place du personnage, être dans l'histoire et ça fait plaisir face aux films stériles et sans saveurs qui sont déversés à foison sur notre pauvre jeunesse, une bonne découverte.

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le 18 juin 2013

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Herbert

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