Tel père, telles griffes

Je n'ai jamais été un fan de Wolverine (ou Logan), super-héros mutant de l'univers Marvel, que je trouvais particulièrement ridicule avec son irascibilité et ses monstrueuses griffes soi-disant rétractiles, soi-disant en "adamantium". Mais cet épisode étant annoncé comme le dernier de la série, la dernière apparition de Hugh Jackman sous les traits du personnage, en même temps que le plus réussi des films mettant en scène les X-Men, j'ai quand même eu la curiosité de le voir.
C'est vrai que le film est globalement réussi, le mérite en revenant autant au réalisateur et scénariste James Mangold qu'aux acteurs principaux du film et notamment à Hugh Jackman. Il est très rythmé, extrêmement violent (avec des combats souvent très bien organisés), extrêmement sanglant, quasi horrifique (le cinéma d'aujourd'hui allant de surenchère en surenchère : qu'une fillette de dix ans sorte d'un corps de bâtiment, tenant sous le bras, comme elle le ferait d'un ballon, la tête d'un adversaire qu'elle vient de décapiter et la balance brutalement aux pieds de ses adversaires, cela semble ne plus choquer personne, Logan n'est interdit qu'aux moins de douze ans) et il reste intéressant de bout en bout, même si la deuxième moitié semble un peu plus faible et fabriquée (et ressemble d'ailleurs assez, je trouve, pour ce qui est du scénario, à Midnight Special de Jeff Nichols). Tel quel, le film ne sonne jamais creux. Son côté "les super-héros sont fatigués et aimeraient bien qu'on les oublie un peu" finit presque par nous toucher. Et ces enfants mutants (victimes d'une science dévoyée qui les a trafiqués génétiquement) ne sont pas aussi ridicules qu'on pourrait le craindre, malgré leurs pouvoirs supra-naturels plus extravagants les uns que les autres.
Bref, j'ai été sensible à la mélancolie de ce dernier épisode. Et oui, le film de James Mangold est certainement le meilleur réalisé jusqu'alors dans la série des super-héros de type X-Men. Je n'irai pas jusqu'à crier au chef d'oeuvre, mais... bon film, sûrement.