Logan par Incertitudes

Il y a du désespoir dans l'air. Je ne sais pas comment a fait James Mangold pour convaincre Marvel de considérablement noircir le tableau. Et je ne sais pas ce qui a pu se passer dans leurs têtes pour se laisser attendrir.

En attendant, c'est sacrément réussi. On ne pouvait pas rêver mieux pour ponctuer dix-sept années où j'ai pris plaisir, à raison d'un film tous les deux/trois ans quasiment, à suivre les aventures de ces mutants et leurs démêlés avec les humains. J'ai même un petit pincement au cœur. Un accès de nostalgie. Mais il fallait bien que ça s'arrête un jour.

Dans un univers ressemblant à celui de Mad Max avec des éléments de western, de road-movie, de science-fiction, on suit la déchéance physique de Wolverine et du professeur Xavier. Ceux-ci doivent escorter une petite fille à une sorte de refuge, un Éden, auquel Logan, toujours aussi mal embouché, ne croit guère.

Toutes griffes dehors, cet épisode est sans conteste le plus gore de la saga (tout le monde tire sur tout le monde y compris sur des enfants). Le plus émouvant aussi car il faut quitter ce héros ou cet anti-héros qu'on aime. Ce n'est pas évident car je m'attendais à une sorte de gigantesque apothéose et non pas voir se succéder des motels crasseux, des entrepôts désaffectés, des caravanes sentant le renfermé ou une ferme perdu au milieu du désert. Mais au fond, ce n'est pas grave. Ils ont tous bien mérité leur retraite. Ils ont pu aller au bout de leurs idées (et le réalisateur avec). Aux petits jeunes de prendre la relève.