C'est surprenant au début de voir l'Angleterre uniquement présentée sous son aspect champêtre, avec des jeunes filles qui se baladent à cheval sur les vertes collines, sauf que malheureusement le personnage de Carey Mulligan, si il est assez subtil (forcément quand on adapte un classique on peut au moins conserver cet aspect), n'est pas très intéressant dans sa retranscription. Alors oui, elle est toute mignonne quand elle fait la moue, mais elle est surtout assez débile et pénible, avec sa volonté d'indépendance qui n'existe que quand elle parle à l'homme qu'elle aime. Et seule sa beauté compense sa stupidité assez repoussante.
Alors c'est bien filmé, mais globalement les personnages sont quand même caricaturaux car on sent le film bien trop proche de l’œuvre originale, tout en étant bien trop court pour un texte d'une telle envergure. Mr Chêne devient le champion de la demoiselle parce qu'il a mis des bâches sur une botte de foin un soir, le méchant a une tête de méchant dès sa première apparition, le riche local pue la défaite... Et en plus le triangle amoureux n'est pas résolu proprement, un petit twist aux allures de deus ex machina évite la scène de résolution qui promettait d'être épique. Néanmoins, quelques très belles scènes de dialogues subsistent, parce que formellement Vinterberg à des idées, tant sur la musique (avec de beaux chants) que sur l'étalonnage, notamment dans la scène de la forêt. Et ces plans tremblotants changent de la platitude formelle habituelle au genre.
Bref, c'est beau, bien joué, ça se suit bien, mais ça manque d'ampleur dans l'adaptation. Si seulement le film avait osé le film fleuve pour bien développer ses personnages...