Pour comprendre ce film, il est important de savoir qu’il est réalisé par Osgood « Oz » Perkins. Osgood n’est autre que le fils d’Anthony Perkins, le Norman Bates d'Hitchcock. Anthony Perkins était homosexuel et a suivi une thérapie de conversion dans les années 60 sous la pression du studio Paramount. Il a fini par se marier avec une femme.
Longlegs est un film métaphorique et s’apprécie pleinement que si on prend la peine d’interpréter les évènements du film sous cet angle :
Le personnage Longlegs est une version dévoyée de Jésus. Son nom pouvant être une référence au crucifix comme le crucifié est bien au dessus du sol.
Il corrompt la mère de la protagoniste qui va se mettre à faire du porte à porte en se disant envoyé par l’église pour offrir une poupée à l’image de l’enfant du foyer. La mère représente les ultraconservateurs, il est important de noter que la mère sonne à la porte et ne commette aucune effraction. La famille accepte ainsi volontairement de laisser entrer le « mal » dans leur vie. La poupée représente une version idéalisée de l’enfant qui ne vieillit pas, et ne doit donc jamais devenir homosexuel ou transgenre. Le massacre représente les conséquences destructrices pour la famille que de vouloir imposer un modèle allant à l’encontre de la nature de l’enfant. La mère continue de répandre ses poupées comme les évangélistes qui se fichent des statistiques de suicides alors qu’ils sont censés être pour la famile.
L’amnésie partielle de la protagoniste représente les traumatismes enfouis. Le suicide de la survivante internée en hôpital psychiatrique souligne aussi le caractère autodestructeur du refoulement fanatisé.
La métaphore est clairement maladroite, mais le film a des qualités indéniables. Personnellement, j’avoue que je n’ai pas reconnu Nicolas Cage qui interprète là un de ses meilleurs rôles.
Certaines critiques sont sévères avec ce film, mais après tout c’est normal d’être dur si Satan l’habite…