Il faut humer le bouchon

Vous n'aurez jamais autant entendu La Macarena. Une comédie romantique à petit budget plutôt sympa, qui s'ouvre assez piteusement sur un unique gag de "La Macarena" (comprenez : le héros du film hallucine, et voit toutes les scènes de son quotidien en version "Macarena", c'est bête, assez bas de plafond, mais ça surprend, au moins), et embraye heureusement sur des scènes de quiproquos piquants, une romance bien menée, aux acteurs assez charismatiques, et aux doublages français de qualité (les voix principales ressemblent à celles de Céline Monserrat et Mathias Kozlowski, mais aucune info n'existe à ce sujet, pas même sur le DVD, donc : "ressemblent à"). Il y a aussi une étonnante BO faite avec la version anglophone de Sous le Sunlight interprété par Gilbert Montagné lui-même (vous apprendrez au moins que cela existe), une très sympathique scène "au restaurant de luxe" où les répliques entre le héros (fauché comme les blés) avec les serveurs (huppés) sont excellentes : (le serveur débouche le vin) "Il faut humer le bouchon." / (le héros, l'air hébété) "Humer...le bouchon ?" / "C'est un vin à 700$.", et le héros qui se met à sniffer frénétiquement le bouchon comme si c'était un rail de coke... Cette séquence (la meilleure) ne lésine pas sur les situations cocasses et les dialogues savoureux : allez, on ajoute la continuité "du bon vin" : (le héros) "Je prendrai des glaçons." / (serviteur 1) "C'est criminel." / (serviteur 2) "Quel con."... C'est une pure comédie de vannes, et il existe des moments où cela fonctionne). Évidemment, la fin se vautre dans la happy-end mielleuse sans grand intérêt, les déboires amoureux ne sont pas des plus palpitants non plus, mais dans l'ensemble on retient quelques répliques amusantes (idem le mafieux qui discute avec la mère du héros : "Je fais disparaître des gens." / "... Vous êtes magicien !", c'est bête, mais ça nous a chopé), et la qualité plutôt bonne du doublage et de l'acting. Un téléfilm fauché romantique et comique qui abuse de la Macarena (au secours) dans son ouverture, mais arrive à retrouver un second souffle assez rapidement.