I'm going going, back back, to Cali Cali.

Los hongos relate avec une platitude narrative irréprochable le quotidien de deux adolescents colombiens dans la ville de Cali. Visuellement, le réalisateur Óscar Ruiz Navia se contente de suivre ses personnages à la manière d'un documentaire en oubliant principalement d'enrober son film de tout ce qui pourrait susciter l'émotion.
Ne reste finalement que les pérégrinations de ces jeunes et la magnifique grand-mère de l'un d'entre-eux qui se tient fièrement au centre de l'affiche. Personnage secondaire, elle n'en reste pas moins le fil conducteur des expériences artistiques de nos deux jeunes graffeurs et la conclusion à cette histoire relativement simple. Malade, ridée, recroquevillée, fébrile, son corps frêle masque une humanité débordante et une personnalité forte malgré les années. Elle représente le phare pour Calvin, son petit fils qui s'en occupe affectueusement lorsqu'il ne se met pas en quête d'un mur à peindre avec son ami skatteur Ras.
C'est sur un quotidien dans une ville bien plus tristement célèbre pour son cartel que pour le street art que s'attarde le jeune réalisateur dont c'est ici le deuxième film. Attaché à une vision très contemplative de ses personnages plutôt qu'à la structure de son récit, le rythme qui en découle peut rebuter mais ce serait alors passer à côté de la partie intéressante de "Los Hongos" (les champignons).
Le titre lui même renvoie aux propriétés de ces organismes qui poussent sur des corps morts et dont la prolifération est incontrôlable à l'image des idées qui germent dans l'esprit de nos "héros" et jalonnent leur parcours.
Car dans ce pseudo-documentaire se reflète un contexte politique et social (le printemps égyptien, les élections locales, la condition féminine, la religion) que le réalisateur se contente d'effleurer comme pour nous rappeler que la connaissance n'a pas besoin d'être complète et précise pour engendrer une action artistique.
Sans être marquant, "Los Hongos" est une fenêtre colorée sur un pays, une ville et sa culture, une parenthèse sincère de la vie de ses personnages. Les rues de Cali dans lesquelles nous déambulons s'ouvrent sur une vision plus globale du monde et, l'universalité du street art et ses codes de liberté ne font qu'appuyer le propos.

RicowRay
6
Écrit par

Créée

le 30 déc. 2017

Critique lue 277 fois

RicowRay

Écrit par

Critique lue 277 fois

D'autres avis sur Los hongos

Los hongos
LaCrespos
8

"Jamais plus nous nous tairons", les murs parleront pour nous

Ce film nous transmet la culture populaire de Cali, à travers le hip hop, les bavures policières, et les évangélistes. Malgré la vie mouvementée de deux adolescents des rues, le réalisateur Oscar...

le 4 févr. 2017

1 j'aime

Los hongos
Lunette
4

Laideur et formatage

Los Hongos est un film d'un académisme pur. Il ne dépasse rien. Dans sa façon de faire, de mettre en scène, de dire, de filmer ses personnages, la vie, il n'y a aucune innovation. Voilà un film sans...

le 30 mai 2015

1 j'aime

1

Los hongos
Yushima
3

Café décaféiné

Cali est une ville de saveurs et de couleurs chatoyantes, mais le film passe complètement à côté. L'image est terne, et ressemble à une production des années 90. Pourtant le thème du street art...

le 30 mars 2024

Du même critique

The Medium
RicowRay
4

L'exorcisme de Ming

Une bande annonce faite de beaux paysages où viennent s'inscrire shamanisme et étrangeté malsaine, un film d'horreur à la sauce documentaire, Thaïlandais, avec Na Hong-Jin à la production et en tant...

le 16 déc. 2021

10 j'aime

Dragon Ball FighterZ
RicowRay
5

Trop beau pour être trop bien

Ah ça, ils te l'ont vendu à grands coups d'images. Mon dieu, c'est pas vrai, je vais pouvoir jouer à l'anime Dragon Ball Z !C'est pas vrai ?Si, regardes la dernière vidéo !Oh. C'est pas vrai !Alors...

le 16 avr. 2018

8 j'aime