Bob Harris. Un nom passe partout. Furtif, mais lassant, à l'image du personnage principal. Ou est-ce bien le cas? On a l'impression que lui-même se fait dévorer par la lenteur, la nonchalance qui semble prendre sa place de protagoniste. 
Bob. Ennuyé, insatisfait, sa vie n'a pas plus d'intérêt que l'existence de ce film. Sa vision des choses est toute aussi vide que son regard du coin de l'oeil et son occasionnelle grimace. Le personnage s'ennuie, et nous nous ennuyons avec lui. On ne lui trouve pas d'issue malgré ses échappatoires qui semblent toutefois toujours mener vers un précipice remplit d'incertitude alimenté par une négligence d'en faire quelque chose de plus grand, de plus nécessaire, quelque chose, quelque chose d'autre.
Néanmoins, Bob n'est pas insensible que pour le pire; les artifices de Tokyo défilent sans pour autant qu'il se laisse emporter, là où mainte autres se noieraient dans dans l'exuberance, le débordement du futile et de l'éternel insatiable. Le panorama joue avec notre visuel et les couleurs, mais c'est sans doute la seule chose qui nous permet de nous enivrer, de vouloir continuer jusqu'au bout. Ces lumières qui se croisent pour s'entremêler avec d'autres nuances, ambiances et avec enfin une obscurité qui n'est jamais pour autant absolue. Un jeu de lumière délicat, non prédominant mais qui laisse amplement la place à une langueur qui nous plonge dans monde où tout semble avoir un autre sens, une autre vie, un autre espoir. Tout, sauf Bob, qui se contente de voir au lieu de contempler, d'exister au lieu de vivre.