N'est pas Céline ou Martine qui veut.

Donner vie à Céline en 2016 est une idée singulière et courageuse; dans ce monde ou il ne signifie plus grand chose en dehors d'un cercle relativement fermé. Car la nouvelle génération, en partie, ne se trouve pas en capacité de juger l'homme et son œuvre (en sommes nous capable?). Je pense qu'adapter un morceau d'existence de cette illustre personnage est la garantie d'un échec relatif dans sa réalisation. Le défi sera donc, de ne pas être complétement à coté de la plaque.

Ma foi, en dehors de sa grande qualité d'acteur, Denis Lavant n'est pas un bon choix et il en va de même pour le rôle de Lucette avec Géraldine Pailhas. Notre fameux (il est vrai) Denis Lavant n'est à l'écran depuis deux minutes, qu'il commence à déclamer comme un prophète déchut... Non vraiment, on ne ressent pas la vivacité d'esprit et physique qui sont tout autant usés, mais davantage un vieux aigrie dont la sincérité et l'honnêteté font trop défaut. Puis, Lucette quoique crédible d'un premier abord, est bien trop tendre, sincère et faible. Milton Hindus, l'écrivain Juif Américain, est plutôt juste dans le corps de Philip Desmeules.

Le récit est assez adroit au regard du matériau à disposition. Mais quand j'y pense, on pourrait croire que ce film s'adresse à des collégiens ou jeunes lycéens pour rentrer en contact avec l'œuvre de Céline. Mais ce serait malheureusement une piètre porte d'entrée!? Car si l'on parle bien de deux clowns, c'est au regard de la situation mais certainement pas des deux protagonistes.
D'ailleurs, lire l'œuvre de façon vaguement chronologique est primordial pour oser porter un regard sur le plus grand écrivain Français du XXème siècle (j'ose le dire).

Je me rends compte que j'ai été bien trop clément dans ma notation. Mais comme je l'ai déjà dis dans d'autres critiques; le simple fait de faire une œuvre que d'autres n'ont pas osé faire et y mettre du cœur, est respectable au point que cela met une petite pierre à l'édifice de la culture (même si elle n'a pas la bonne forme, le fond y est).