Dommage que le film ait été vendu comme un petit téléfilm estival, d'autant qu'il est sorti immédiatement sur Disney. Il vaut clairement le coup d'oeil, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, l'histoire reprend une thématique peu exploitée par Pixar, en en reprenant une assez prisée des studios: l'altérité, la tolérance. Ici, la rencontre entre le monde des poissons et celui des pêcheurs. On y aborde aussi la métamorphose, à travers ces deux créatures qui, sorties de l'eau, trouvent une apparence humaine, et celle de la quête de soi, propre à l'adolescence, où l'on se cherche, où l'on veut découvrir le monde (la vespa italienne incarne ce désir d'ailleurs, avec humour et poésie). Esthétiquement, Pixar poursuit sa maîtrise des effets visuels. Confié à un réalisateur italien, le film nous offre une véritable photographie de l'Italie authentique, le cinéaste s'étant d'ailleurs inspiré de vrais villages (la Région sublime de Cinco Tierras). Un paysage de carte postale que mêmes les doublages français ne dénaturent pas, du fait d'un choix intelligent, celui de laisser de nombreuses répliques (souvent des mots, expressions), en italien. Doté d'un scénario certes, plus accessible, mais de très belle facture, Luca parvient à maintenir en haleine et émerveiller.