Pourriture éternelle soit-disante évaporée

Film de Carlos Reygadas (Batalla en el Cielo, Post Tenebras Lux) brodant deux heures durant sur un adultère, avec en fond le poids et les rites de la brigade mennonite, Stellecht Licht a pour lui sa photo des plus clean, ses paysages forts. Il aligne une logorrhée de plans-squence avec une à deux démonstration par séquence, presque toujours sans explications ou précisions (exemple : cette scène, il va chialer ; cet homme est malheureux).


La mise en scène est symboliste et pédagogue. Au terme d'un travelling circulaire, chacun regarde de son côté – c'est le triste quotidien de ces nordeste-mexicanos. La prédestination étant de la partie ces protestants resteront stressés au minimum tout en intériorisant leurs désespoirs et mâchant leurs douleurs affectives. Reygadas soigne les effets, ralenti le rythme, écarte la liaison entre chaque lettre du scénario.


Forcément il y aura une surprise remettant tout en question en dernière partie – à moins que ce soit une bizarrerie isolée. Celle-ci n'est pas la simple levée d'un secret ou la réparation d'un oubli, mais carrément l'annulation surréaliste du seul événement habitant la séance. Nous aurons appris que tromper rend tout le monde malheureux, quoiqu'en dernière instance la beauté soit toujours là pour illuminer le chaland patient et dévoué. Pas merci et bonne nuit (blanche).


https://zogarok.wordpress.com/2017/01/23/lumiere-silencieuse/

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le 16 janv. 2017

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