Les parisiens en vacances par un boulevardier

Je serais tenté de ne pas développer davantage étant donné que le titre décrit le problème principal de ce film qui avait pourtant beaucoup de points encourageants sur la forme pour réussir.


Le thème du film saute d'abord aux yeux : enfants de la seconde génération des victimes de la Shoah, un couple juif décide de répondre à une invitation d'autres personnes concernés pour rendre hommage aux morts originaires d'un village de Pologne. Ainsi, un des thèmes principaux du film est d'exposer les enjeux de cette génération qui navigue entre un devoir de mémoire familial portés d'expérience par leurs parents autrefois enfants et une absence de vécu qui en fait finalement plus des "français" que des "juifs" (au sens du sentiment d'appartenance). De conflit existe à plusieurs niveaux :entre le mari et la femme, la femme étant plutôt tournée vers la transmission, le père résolument détaché de la religion et de ces codes (il ne mange pas casher), dans les déceptions une fois arrivés en Pologne, etc. Je ne vais pas développer davantage là-dessus n'étant pas juif, ceci étant dit je connais le sujet étant moi-même petit fils d'une population ayant subi un génocide (je vous laisse deviner).
D'ailleurs, ce qui m'intéresse vraiment n'est pas vraiment quelle population/quelle religion est représentée à l'écran mais plutôt le principe qui donnait vraiment à développer une réflexion sensible intéressante. A ce titre, le film propose de très jolis plans et musiques douces avec un cachet de film brut à l'ancienne, comme la scène d'introduction sur le ciel ou le voyage en voiture de la fille et de sa mère….


Malheureusement, entre ces rares moments justes se glissent de longs moments qui font davantage penser à un spectacle de boulevardier mettant en scène des parisiens au zo...pardon à Paris (oui zoo parce que les parisiens sont toujours représentés en vacances comme de gros boulets s'adressant n'importe qui comme s'ils parlaient à des paysans sauvages ou à des niais, sans gène et se croyant chez eux partout). Le plus souvent, on a l'impression d'assister à un one woman show de l'actrice principale qui surjoue en permanence une écervelée aux réactions insensées. Plutôt que de la plaindre, on aurait 90% du temps envie de lui mettre des baffes à se demander comment son mari arrive à la supporter. Même caricature dans les archétypes du film : la maîtresse neuneu, etc. L'humour du film est confondant, en fait je ne vois pas qui pourrait en rire à part les deux vieux derrière moi qui donnaient des envies meurtres. Mention spéciale au plan sur l'actrice en train de couler un bronze et s'essuyant le derrière avec du PQ...vraiment nécessaire au déroulement du film.


Bref, voilà. Que voulait faire le réalisateur/la réalisatrice ? On ne sait pas trop en fait. Une énième théâtre de boulevard sur une famille française vue 500 fois ou un vrai film générationnel sur un sujet historique ? Peut-être aucun, en tous cas c'est raté...

Foulcher
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le 21 juin 2019

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