Un gardien licencié menace son ancien patron, afin de récupérer son travail… et démarre involontairement une prise d’otages dans un musée. Sauf que l’un d’entre eux n’est autre qu’un talentueux journaliste, relégué dans une chaîne de troisième zone, qui voit là l’occasion de revenir au premier plan !
A travers le scénario de « Mad City », les médias en prennent plein la figure. Journalistes opportunistes et égocentriques, producteurs aux dents acérées, et un système médiatique qui va jusqu’à dicter involontairement la ligne de conduite des forces de l’ordre, le tout pour faire mousser l’audience. L’idée qu’un reporter profite de la situation pour devenir le directeur de communication d’un preneur d’otages benêt, et par la même occasion envenimer les choses quand ça l’arrange, est par ailleurs très bonne.
Mais le film manque de piquant et de férocité, et s’avère un peu lourd par moment. Ainsi, si Dustin Hoffman est relativement convaincant en journaliste peu scrupuleux qui va se trouver une conscience, John Travolta en fait des caisse en andouille gentillette dépassée par les événements. Tandis que l’intrigue affiche plusieurs invraisemblances (pourquoi la police laisse-t-elle le protagoniste aller et venir dans le musée ?) et n’exploite pas totalement son postulat.
La mise en scène demeure professionnelle, on est toutefois loin des grandes heures de Costa-Gavras, l’ensemble étant plutôt convenu et formaté. « Mad City » sera d’ailleurs un bide au box-office à sa sortie, la faute à des recettes riquiqui et un budget important (50 millions de dollars !) pour une intrigue de cette nature.