George Miller n’est pas un réalisateur très prolifique, mais à 70 ans, il a une filmographie pour le moins éclectique où cohabitent «Babe 2: Un Cochon dans la Ville », «Happy Feet 1 & 2» et la saga...«Mad Max» !
Cette dernière, dont l'ultime épisode remonte tout de même à 30 ans, n’a pas forcément très bien vieillie mais n’a jamais perdu son statut de « culte » de par l’empreinte qu’elle a laissée dans le cinéma de science-fiction et pour son univers post-apocalyptique unique.
Si l’idée de réaliser un quatrième opus était dans la tête de George Miller depuis près de 20 ans, il aura fallu à ce dernier une sacrée dose d’acharnement pour pouvoir finalement voir son projet aboutir, tant il a été annulé à de nombreuses reprises pour des raisons plus ou moins valables.
Mais de l’aveu même du réalisateur australien, ce temps n’aura pas été perdu puisqu’il a pu faire mûrir le projet et le rendre bien plus audacieux que prévu initialement, notamment dans les techniques de tournage. Miller a souhaité un film présentant le moins d’effets spéciaux possible, si bien que de nombreuses scènes relèvent du véritable exploit et ont nécessité des équipes de cascadeurs aguerris. Mais le résultat est à la hauteur et ce «Mad Max Fury Road» est véritablement impressionnant, c’est même sûrement ce qu’on a vu de mieux en terme d’action depuis un bon moment. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le film aura passé près de deux ans en postproduction !
Au demeurant, le film ne ment pas sur la marchandise puisque tout est dit dans le titre: ce quatrième opus, c’est deux heures de course poursuite à travers un désert australien, plus aride et hostile que jamais. Course qui engage Furiosa et Max Rockatansky, qui n’ont pas vraiment eu d’autre choix que de s’associer pour tenter d’échapper à Immortan Joe à son gang de «war boys», «méchants» au moins aussi dégénérés que ceux des épisodes précédents !
Ce nouvel épisode ne nécessite d’ailleurs pas vraiment d’avoir vu la première trilogie pour être apprécié puisqu’il semble avoir été pensé pour se suffire à lui-même. Les fans les plus assidus risquent d’ailleurs d’être un peu déçus par le fait qu’on ne sache pas vraiment où placer cet épisode dans la chronologie de la saga (bien qu’il soit certain qu’il se passe après le premier).
On pouvait également s’inquiéter que Max soit incarné par un autre acteur que Mel Gibson. Le remplacement de ce dernier par Tom Hardy (qui n’était qu’un mioche quand les trois premiers épisodes sont sortis) n’handicape pas vraiment le film, sûrement aussi parce que Miller n’en fait finalement pas un personnage aussi central qu’avant, les autres caractères principaux prenant également une place prépondérante dans le film.
Certes l’introduction de ce nouveau «Mad Max» déçoit un peu, le film aurait sûrement aussi pu être amputé de quelques minutes et on restera peu convaincu par les apparitions qui hantent de temps à autre le personnage de Max. Un personnage qui peine d'ailleurs à se révéler durant la première moitié du film et dont on ressent trop peu le mal-être et la colère comme c'était le cas auparavant. Le manque de profondeur du personnage de Max sur cet opus (qui se contente de grogner pendant une bonne partie de cet épisode), reste un des points de déception principaux, ça et les quelques aspects du scénario négligés ou peu convaincants (apparemment les humains n'ont besoin que d'eau et d'essence pour survivre, mais pas de manger).
Qu’à cela ne tienne, «Fury Road» n’en demeure pas moins un divertissement de choix: haletant, spectaculaire, parfois jouissif, il propose également quelques plans très réussis.
Totalement fidèle à l’univers «Mad Max», avec l’avantage de ne pas porter le poids des années, cet épisode, à défaut de réellement surprendre, «fait le job» haut la main.
A moins d’être totalement réfractaire à l’ambiance si particulière de la saga, on ne saurait donc que conseiller ce qui restera comme un des plus impressionnants films d’action/science-fiction de 2015, voire de la décennie en cours.