Du jamais vu. Une très grosse claque. Voilà ce que propose George Miller avec l’époustouflant Mad Max Fury Road. Un film qui, plutôt que de se reposer sur la fibre nostalgique qu’il titille naturellement, propose un spectacle total d’un nouveau genre, tout en restant fidèle au propos hautement humaniste de son auteur. Une véritable déflagration dans le cinéma d’action, qui renvoie l’ensemble des wannabes à leur bac à sable.


Près de quarante ans après la trilogie, le film se faisait attendre depuis très longtemps, et George Miller sort quelque chose de totalement niveau tant dans sa mise en scène, que dans son histoire qui reposes sur des bases fondamentales. Max, symbole de survie clairement précisé dès la début du film débutant par une voix-off bien grave qui nous plonge directement dans l'action, est un personnage qui reflète une sorte d'espoir quant à survivre. Et derrière ce symbole se cache un imaginaire impressionnant de la part de George Miller. Chaque personnage a sa présence, son charisme et sa personnalité qu'il s'agisse de Furiosa ou bien même du guitariste fou furieux, totalement déjanté dans le film. Mais surtout, l'action proposée dans le film est tout simplement révolutionnaire.


Chaque affrontement, chaque cascade, chaque morceau de poursuite ressemble à une vision terminale de l’exercice. Chorégraphié avec un génie de chaque instant, Mad Max : Fury Road repousse sans cesse les limites de ce qu’il est possible de filmer. Ponctué de respirations salutaires, le rythme effréné de cet objet cinématographique hors normes laisse le souffle court et les jambes tremblantes, comme un shoot d’adrénaline. Et le tout rythmé par une bande-son frissonnante, vision moderne entre la percussion et le heavy metal des instruments d’ordonnance militaires. Ça va vite, très vite, mais de façon suffisamment claire pour que les deux heures soient d’une lisibilité exemplaire. George Miller ose des cadres fous, des mouvements qui semblent impossibles pour le commun des metteurs en scène, trouve dans le trio formé par Tom Hardy, Charlize Theron et Nicholas Hoult un terrain d’expérimentation magnifique.


Mais il garde surtout à l’esprit qu’il n’y a pas de bon film sans bonne histoire, et celle qu’il raconte ici est en tous points essentielle, universelle, prônant le dépassement de soi et le retour aux sources afin de toucher au fondamental. Une telle cohérence entre la fabrication et le produit est rare, comme à peu près chaque élément de ce quatrième Mad Max. Une date essentielle dans l’histoire du cinéma d’action et un blockbuster enfin novateur, bourré d’idées, fait de rage, de fureur et de poussière. Fury Road est un film qui marque et qui propose une renaissance d'un mythe des années 70-80 à travers un travail de visionnaire.

Guimzee
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le 16 mai 2015

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