L'aller-retour d'une "chevauchée fantastique motorisée" post-apocalyptique

Ça démarre sur les chapeaux de roues et le rythme ne faiblit jamais pendant les deux heures du film : on reste scotché à son fauteuil, on peine à reprendre son souffle. Les scènes d'action sont époustouflantes, hyper inventives, miraculeusement mises en scène et dirigées, la photographie est magnifique, les paysages de désert : à tomber, la distribution (dominée par Charlize Théron, Tom Hardy et Nicholas Hoult) irréprochable, les maquillages très convaincants, la musique au diapason. On découvre aussi peu à peu un scénario assez astucieux. Bref, c'est vraiment un bon film (aux antipodes, par exemple, de "Fast and Furious 7") et on prend un grand pied pendant toute sa durée. Alors pourquoi seulement 8/10 ? Parce qu'une surprenante incohérence dans le déroulé du film m'a un tant soit peu gâché le plaisir : à l'aller, un défilé est dynamité et s'effondre dans un amoncellement de rochers, au retour il est miraculeusement reconstitué comme si le dynamitage n'avait pas eu lieu. Est-ce une façon, pour le réalisateur, de souligner que cette folle chevauchée est purement fictive (comme l'est le combustible de tous les véhicules pétaradants qui l'animent) ? Ou du chipotage de ma part ? Quoi qu'il en soit, avec son "Mad Max: Fury Road", George Miller réussit un sensationnel comeback.

P.S. Revu le film, cette fois en 3D et j'y ai pris un plaisir renouvelé. Quel rythme, quelles mise en scène, photographie, cascades ! Et le scénario m'a semblé beaucoup plus cohérent qu'à première vision. Il est effectivement dit, vers le milieu du film, que la route du goulet (qu'un gros éboulis de rochers avait obstruée) avait été dégagée pour permettre à la meute des poursuivants de reprendre la poursuite. Donc autant pour moi, repasser par le défilé au retour était parfaitement possible (en tout cas, dans une logique cinéma). Quant au carburant (de tous ces puissants véhicules, sans oublier les motos des "mères" survivantes) qui me posait un peu problème, on peut au fond admettre que des puits de pétrole ou la production d'autres formes d'énergie aient pu survivre à une apocalypse thermonucléaire limitée.

Du coup, j'ai mis "9" pour "Excellent film", ce qu'il est.