Le zoo file

Gloria l’hippopotame, Alex le lion et Melman la girafe, animaux du zoo de Central Park sont inquiets pour leur ami Marty le zèbre. Celui-ci ne rêve en effet que de quitter leur zoo où ils sont traités comme des rois pour partir au hasard de la vie sauvage. Le jour où Marty s’évade, les trois amis n’hésitent pas à sortir du zoo pour le rattraper et l’y ramener. Seulement, ils se font prendre hors de l’enceinte et son aussitôt transférés dans un autre zoo. Mais un incident à bord du navire qui les transporte les fait passer par dessus bord, et les fait arriver à Madagascar. Là, ils vont découvrir la réalité de la vie sauvage...

J'aurais voulu être indulgent avec Madagascar, mais il y a malheureusement beaucoup de mal à dire de ce film des studios Dreamworks. En effet, ces derniers y étalent déjà toute l’étendue de leur incroyable paresse créative. Les graphismes sont atrocement laids, et sans demander à Dreamworks d’atteindre le niveau d’un Pixar, on pourrait tout de même attendre d'eux qu’ils travaillent davantage leurs graphismes de manière à ce qu'ils apparaissent un peu plus achevés qu’ils n’en ont l’air. Car entre les designs des personnages, géométriques et difformes, et les décors, plats et sans aucune âme, ce n’est clairement pas pour sa beauté visuelle que l’on peut louer Madagascar. Au niveau de l’écriture du scénario et des personnages, le bilan n’est guère plus positif, l’ensemble sombrant dans une hystérie collective parfois amusante, mais souvent lassante.
Pourtant, il y un petit quelque chose d’indéfinissable qui fait que l’on a envie d’être indulgent avec ce Dreamworks. Que mon lecteur ne s’attende pas à ce que je lui dise quoi, je suis encore en train de le chercher... Toujours est-il que l’on finit par se prendre plus ou moins volontairement (et plutôt moins que plus) au récit, pourtant guère élaboré, de ce voyage rocambolesque où les réalisateurs font preuve d’un sens de l’absurde qui fait parfois mouche sans être constamment lourdingue (même si c’est souvent le cas). Et le film nous montre suffisamment souvent son potentiel pour qu’on excuse quelque peu ses réalisateurs de ne pas l’avoir assez exploité. Mention spéciale au trio de manchots déjantés, bien plus drôles qu’ils ne le seront dans le navet qui leur sera consacré, Les Pingouins de Madagascar.
Finalement, c’est peut-être bien cela qui fait que je ne déteste pas ce très inégal Madagascar : quand on le voit en sachant jusqu’où les studios Dreamworks sont capables d’aller dans la nullité (Les Trolls, Baby Boss, Capitaine Superslip), on se rend compte à quel point ce film-ci tenait encore la route tant bien que mal, en comparaison. D'autant plus qu'un parfum pas désagréable de politiquement incorrect souffle sur ce film qui met en scène des animaux qui n’ont qu’une envie : fuir la vie sauvage pour retrouver la tranquillité de leur vie en captivité...