On est en 1993 (1994 en france), le cinéma américain des années 90 est à son apogée. Il est difficile de trouver un film qui ne soit pas estampillé de la bannière étoilée parmi les plus grands films de l'année, la concurrence est rude outre-atlantique et la qualité est très souvent au rendez-vous.


Voilà alors qu'apparaît Madame Doubtfire avec un concept qui fera tout son succès : un père défaillant se déguise en grand-mère parfaite pour récupérer sa famille. Ajoutez Robin Williams, grosse star du moment, dans le rôle principal et Columbus aux manettes après le double succès de Maman j'ai raté l'avion 1 & 2 ! N'en jetez plus, c'est le triomphe annoncé qui va vite se vérifier.


Ce qu'on a du mal à encore identifier à l'époque, en mettant de côté les quelques lacunes scénaristiques (c'est fou quand même comme un père qui ne s'occupe de rien devient en un rien de temps un parfait père qui cuisine et fait le ménage !!)... ce qu'on a donc du mal à identifier, c'est les propos nauséabonds qui se dégagent du film tout du long.
Il ne faut pas attendre 5 minutes pour voir le personnage principal tenir des propos ultra moralisateurs sur la cigarette.
Mais le pire est à venir. La défaillance du père va alors vite passer pour une cool attitude mal jugée.
Dans une société déjà bien patriarcale, voici donc un père immature et simplement con qui va se faire passer pour une victime afin de duper tout son monde. Évidemment la mère qui bosse et s'occupe de tout dans la maison est la relou, la rabat joie de l'histoire, qui, en plus, va oser se laisser séduire comme une gourdasse par un vieux beau connard.
Pas grand-chose ne nous sera épargné sur les bienfaits de la famille, du mariage, de l'éducation des enfants avec tout ce qu'il faut de bons sentiments, de culpabilité.
En ajoutant quelques séquences transphobes, parce que bon un mec en femme, c'est quand même dégueulasse hein, n'en jetez plus, vous avez là le début d'une ère détestable, le cinéma de l'émotion et des bonnes moeurs.
Les quelques blagues gentiment méchantes qui font sourire et des scènes parfois bien senties (la schizophrénie du restaurant) ne feront malheureusement pas passer la pilule.
Au final, on sentira bien une pointe de regret de la femme méchante et psycho rigide qui l'a quitté et éloigné de ses enfants.
Ou comment faire un film gênant sur un concept génial à la base.

G-C-H-
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le 26 déc. 2021

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