Toto le héros

Preston Sturges, c'est quand même toujours un rythme haletant impressionnant. Quand ça fonctionne, comme ici ou pour Sullivan, c'est parfait, et on se laisse emporter avec ravissement...

L'histoire est improbable en diable, un jeune couple, Colbert et McCrea, marié depuis cinq ans, vit dans un appartement luxueux de NY alors que Joel n'a pas encore réussi à percer professionnellement. Habituée au luxe, Claudette décide de quitter son mari pour trouver un meilleur parti susceptible de financer les projets fou de son architecte de conjoint. Contre l'avis de ce dernier, qui, étrangement, trouve cela stupide, la belle se sauve pour Palm Beach sans un sou en poche, persuadée qu'une jolie femme trouve toujours des hommes sur le chemin pour l'entretenir. Sponsorisée par un vieux pervers roi de la saucisse, le mari se met à sa poursuite...

Histoire particulièrement absurde, certes, mais qui est surtout prétexte à exhiber la sensualité et les fesses de Claudette Colbert. Claudette en Pyjama, d'homme bien sûr, elle a perdu sa valise... Claudette qui n'a plus que son pyjama, bien sûr, le reste de ses affaires a disparu avec un wagon perdu... Grrr......

Les dialogues en rajoutent deux ou trois couches, et Joel McCrea est touchant en mari jaloux un poil bougon sur les bords. On rencontre une troupe de millionnaires chasseurs ("La caille et la bière" qu'elle s'appelle), une Mary Astor nymphomane accompagnée de Toto, un ersatz de germano-italien pas franchement viril, mais inoubliable, et Rudy Valee, le pape des crooners qui joue les moules comme personne...

Sinon, il y a Claudette dans le film, donc, vous savez quoi faire ce soir.