Pour le (double) amour de Virginie

Quoi de mieux, pour terminer une année cinématographique, que Virginie Efira sur grand écran le jour de son anniversaire ? Pourtant, il n'était pas gravé dans le marbre que j'irais : certes, le sujet (comment mener de front une double vie totale, qui plus est dans deux pays différents) était intéressant, surtout avec un personnage féminin pour la mener. Mais le cinéma français a aussi une sacrée capacité à broyer même les récits les plus porteurs, alors méfiance.

Cela écrit, assez vite j'ai été rassuré. Une scène d'introduction tout en plan-séquence très bien réalisée et suffisamment mystérieuse pour nous donner envie de voir la suite : belle entrée en matière. La suite est peut-être moins marquante, où l'on a parfois du mal à croire tout ce qu'on voit, d'autant que j'ai mis un peu de temps à comprendre qui était qui et qui faisait quoi, donnant, par moments, une légère impression de confusion.

Maintenant, sur l'ensemble, je trouve que ça se tient pas mal. Même s'il vire parfois un peu trop au mélodrame, le récit tient en haleine, intrigant par certains aspects et offrant un beau portrait de femme

de plus en plus insoutenable. Tout ne convainc pas, notamment dans certaines explications, et nous ne sommes pas aussi impliqués que nous aurions pu l'être, malgré une certaine intensité dans la réalisation et quelques moments vraiment réussis.

Mais il y a du cœur, de l'envie, des idées et surtout une Virginie Efira (à la fois présente dans mon top 10 mais aussi à la dernière place de cette année 2021 : jolie performance) démontrant l'étendue de son talent dans un rôle aussi complexe que difficile, signe qu'elle est probablement devenue « notre » meilleure actrice française, de façon presque aussi soudaine qu'inattendue. Cela aurait pu être encore mieux, certes, mais c'est déjà pas mal.