Un film comme une pièce de théâtre. Peu de personnages, de longs dialogues, des décors limités et une mise en scène simple.
Il est agréable d'entendre un français un peu plus musical et recherché et en même temps qu'apporte t-il au film ? Plus de théâtralité et une impression de réalisme ? Surement. Des dialogues longs et parfois un peu pompeux ? Aussi. Une accessibilité moindre à cette œuvre ? Assurément. Je l'ai apprécié, vraiment mais je me suis aussi lassée des rires et des mimiques de Cécile de France. On ne peut lui reprocher son jeu mais bon sang, elle en devient insupportable (ce qui colle bien au personnage, chic).
Une histoire bien menée avec un fil clair. On se laisse parfois surprendre par ce jeu machiavélique et mesquin. Jeu qui laisse apparaitre l'évolution des personnages, une évolution un peu en miroir. Le bon devient mauvais et vice versa. Mlle de Joncquière cette femme vertueuse, qui s'occupe comme elle peut avec livres, fleurs et pâturages devient revêche et haineuse. Un moment naïve mais manifestement intelligente et malveillante. Un coureur de jupon dont tout le monde connait le vice (et est-il mauvais pour ce vice ?), qui au final se montre prisonnier de celui-ci. Ce personnage à t-il une évolution ? Pas sure, mais de la sympathie il en attire. Autour d'eux des personnages qui font office de conscience, qui se battent eux aussi avec leurs propres difficultés et n'aspire qu'à vivre. Vivre décemment, vivre sans haine envers eux (la leur et celle du monde). C'est peut être ça la force de ce film, voir ce retournement, ce qui peut briser un humain et le révéler.