Mad Douce Frangine

Réalisateur et producteur de séries B à qui l'on doit des films tels que Tentacules , Piranhas 2 Les tueurs Volants ou Sonny Boy, l'égyptien Ovidio G. Assonitis signe en 1981 un petit film d’horreur intitulé There Was A Litlle Girl, rebaptisé Madhouse par la suite. Le film sans être une œuvre majeure possède la particularité étrange d'alterner de très bons moments de cinéma et d'autres franchement plus discutables donnant au final une singularité assez attachant au film.

Madhouse nous raconte l'histoire de Julia une jeune femme qui a l'approche de son anniversaire voit ressurgir un sombre passé surtout lorsque sa sœur jumelle psychopathe tout juste échappée de l'asile tente de l'assassiner avec l'aide de son molosse de clébard.

Madhouse n'est pas un film qui brille par l'originalité de son intrigue qui s'en va puiser autant du côté du giallo avec un traumatisme d'enfance et un mystérieux tueur usant autant d'armes blanches que des crocs de son fidèle compagnon pour tuer tout ce qui fera obstacle jusqu'à sa victime préférentielle et un petit aspect slasher dans l'air du temps. La présence de Roberto Gandus en tant que scénariste ( Macabro – Nero Veneziano) n'est sans doute pas étrangère à cette filiation. Et quand bien même l’identité du tueur semblera évidente avec cette sœur cinglée échappée de l'asile, le film saura nous réserver quelques rebondissements quitte à verser un peu dans le n'importe quoi en faisant vriller complètement un personnage pour le dernier acte. En tout cas le film de Ovidio G. Assonitis est franchement plaisant à suivre même si comme déjà évoqué plus haut il alterne franchement le meilleur comme le moins bon. L'ambiance angoissante et horrifique est assez prenante et lors de quelques apparitions judicieusement troubles et mystérieuses cette femme à la coupe hirsute accompagnée de son cerbère noir font leur petit effet. D'ailleurs certaines attaques de ce molosse sont super efficaces comme lorsque une jeune femme dévale un escalier sur le dos avec sur elle le chien en train de lui bouffer la gorge. Bizarrement d'autres attaques du canidé en question seront quant à elles assez ridicules, la faute à des effets spéciaux bien trop visibles comme avec cette affreuse tête de chien factice et bien trop rigide passant à travers une porte. Niveau angoisse le constat est sensiblement le même Ovidio G. Assonitis étant capable de nous balancer aussi bien une inquiétante et glauque scène d'anniversaire qu'une poursuite tueur/ victime toute molle et sans le moindre suspens.

Madhouse est un petit film qui par moment parvient tout de même à nous surprendre et nous offrir de jolis moments quand par exemple il ose s'aventurer vers l'émotion notamment lorsque Julia l'héroïne du film (Patricia Mickey très convaincante) annonce en langage des signes à ses élèves qu'un de leur jeune camarade est mort. Ovidio G. Assonitis nous sort également le grand jeu lors de quelques plans très séduisants comme lors de la mise à mort d'une femme dans un rocking-chair avec une très belle composition du cadre et des couleurs qui font carrément penser à du Dario Argento. Il ne manque qu'un violent jet de sang bien rouge pour que l'illusion soit presque parfaite. Car niveau horreur graphique le film reste un peu trop timide à mon goût même si deux trois scène inscrivent tout de même pleinement le film dans son genre horrifique.

Madhouse est au final, si l'on pèse le pour et le contre, plutôt un bon film. Pour son ambiance, ses quelques fulgurances visuelles, sa manière de diffuser un peu d'émotion et sa bonne tenue globale on oubliera ses quelques sorties de routes, ses effets parfois très approximatifs et son récit un peu bateau.