Difficile d’aborder ce film. Je pense qu’il va en laisser plus d’un de côté notamment à cause de sa lenteur et de sa durée. Pourtant il n’en demeure pas moins fascinant sur plusieurs aspects, à commencer par sa déconstruction du personnage historique de Magellan. Le réalisateur y montre avec beaucoup de justesse l’arrogance coloniale et la volonté d’imposer une religion étrangère à une population qui n’en voulait pas.
Dommage toutefois qu’il m’ait fallu un peu plus d’une heure pour véritablement entrer dans le film. (Ça va…il me restait 1h40) Celui ci prend une autre dimension au moment où l’on adopte beaucoup plus le point de vue des peuples opprimés. Cette nouvelle approche met en lumière les conséquences du système colonial et religieux qui a mené au génocide de populations entières.
À l’inverse, la première partie souffre d’un manque de rythme et d’incarnation notamment du côté des personnages portugais qui restent trop distants et même si cette distance est clairement voulu par Lav Diaz en maintenant constamment les personnages loin du cadre, sans jamais recourir au gros plan. C’est finalement lors d’une des dernières séquences du film dans un long plan fixe sublime de plusieurs minutes le long d’une plage, que j’y ai trouvé tout le propos et la force de ce long périple.